Fret ferroviaire : 8° journée OFP, à quand le réel décollage ?

Le nombre d'OFP reste toujours limité à onze seulement, alors qu'était initialement prévue la création rapide d'une vingtaine d'OFP.

Crédit photo O. C.
À l’heure où le fret ferroviaire semble susciter plus d’intérêt que par le passé, de très nombreuses incertitudes continuent de peser sur ce mode de transport. La 8e journée Fret ferroviaire et OFP 2018 sera donc l’occasion de faire le point. Il n’en demeure pas moins que le nombre d’Opérateurs ferroviaires de proximité (OFP) continue de stagner, alors même que de plus en plus de chargeurs sont enclins à se tourner vers des solutions de transport plus écologiques.

L’engouement pour le fret ferroviaire ne faiblit pas si l’on s’en tient à la nouvelle affluence record attendue lors de la prochaine journée Fret ferroviaire et OFP (Opérateurs ferroviaires de proximité) 2018. Cette manifestation qui se tiendra à la Mairie de Levallois le 15 novembre 2018 devrait en effet réunir quelque 350 participants, soit la capacité maximale de la salle l'accueillant chaque année.

Compensations attendues

Ces participants auraient bien souhaité, en guise de préambule, obtenir les statistiques de trafic de l’année 2017 pour attester… ou non de la vitalité de leur secteur. Celles-ci ne sont toujours pas disponibles alors que leur parution est traditionnellement programmée courant août. Sans doute que les opérateurs de fret alternatifs obtiendront, le moment venu, la confirmation d’une nouvelle progression de leurs parts de marché au détriment de Fret SNCF. Leur part de marché était de 41 % en 2016.

Ces mêmes opérateurs ne devraient pas manquer d’échanger également sur les mesures qui seront prises pour compenser, pour partie, les pertes de trafic qu’ont entraîné les mouvements sociaux du printemps 2018. Comme le confirme sur ce point André Thinières, délégué général d'Objectif OFP, "tous ont perdu entre quinze jours et un mois de chiffre d’affaires. SNCF Réseau s’est néanmoins engagé à faire un geste commercial pour compenser les pertes subies par ses clients. En cours depuis la fin du conflit, les négociations sont loin d’être terminées".

Une situation financière dégradée

La situation financière de certains des onze acteurs composant la filière OFP s’est donc très sérieusement dégradée et met à risque leur existence même. Pourtant, et cela constitue assurément un paradoxe, le trafic est là et bien là. Mais de trop nombreuses contraintes de tous ordres continuent de peser sur l’exploitation des OFP. À commencer par la disponibilité des sillons qui, en dehors de ceux de dernière minute, sont à demander… deux ans à l’avance. Ce problème reste d’autant plus aigu que le réseau connaît des limitations de capacité dues aux travaux de rénovation. Quand ce ne sont pas des contraintes liées directement aux systèmes d’exploitation figurant, selon certains observateurs, parmi les plus vétustes d’Europe, faute d’investissements. 

Dans ces conditions, peu de nouveaux projets de création d’OFP émergent. Des Régions entières restent donc peu ou mal desservies. C’est en particulier le cas de la Bretagne malgré des potentialités de trafic intéressantes dans des secteurs comme l’agroalimentaire, par exemple.

Motifs d’espérer

Des motifs d’espérer existent toutefois, car si le nombre d’OFP n’augmente pas, leur activité, elle, se développe et dépasse désormais 10 % des tonnages transportés. Les récriminations contre le gestionnaire du réseau devraient donc être beaucoup moins vives cette année qu’elles ne l’avaient été en 2017. Le coût des sillons ne devrait en effet augmenter que de l’inflation générale en 2019. Une bonne nouvelle si l’on considère qu’était initialement prévue une hausse de 5 %, en droite ligne de l’application du plan Vidalies. De plus, l’avant-projet de loi LOM prévoit bien le maintien de la "compensation fret" permettant à SNCF Réseau de tarifer ses sillons en dessous du coût marginal.

SNCF Réseau a par ailleurs attribué les premiers contrats de Gestionnaire de l’Infrastructure Conventionné (GIC) au début de l’année. Il devrait en découler un abaissement substantiel du coût de maintenance des lignes capillaires largement empruntées par les OFP. Une nouvelle avancée pourrait, en outre, résider en "la signature de Conventions d’Occupation Temporaire (COT) des lignes capillaires purement fret au bénéfice du ou des chargeurs concernés, permettant, ainsi, leur exploitation au statut de voies locales", ajoute André Thinières.

Cela pourrait relancer le processus de création de nouveaux OFP qui se spécialisent dans la desserte fine du territoire délaissée par Fret SNCF.  

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