La famille des opérateur ferroviaire de proximité (OFP) vient de perdre un de ses membres. Fer Alliance a, en effet, décidé de ne pas renouveler sa licence d’entreprise ferroviaire. En conséquence, celle-ci lui a donc été officiellement retirée le 18 janvier 2018.
La société reste toutefois, active avec un effectif de deux personnes. Elles assurent des prestations de manœuvre sur des installations terminales embranchées (ITE) ainsi que d’autres services pour SNCF Réseau.
Fer Alliance aux manoeuvres
C’est le retard pris dans la réalisation de l’atelier de réparation et d’entretien d’engins mobiles ferroviaires de Montceau-les-Mines qui est la cause première du non-démarrage des activités de Fer Alliance. Ce nouveau centre deviendra finalement opérationnel à la fin de l’année 2018.
Il sera complété par un nouvel atelier de maintenance de locomotives dont la construction est en cours depuis trois mois. Les manœuvres des engins allant rejoindre ces deux centres pourraient être réalisées par Fer Alliance à l’aide d’un locotracteur. Compte-tenu que la circulation des trains sera réalisée sous le régime des ITE, Fer Alliance n’aurait, alors, pas besoin de licence d’entreprise ferroviaire, ni de certificat de sécurité ferroviaire.
Relance avortée en Bourgogne du Sud
Fer Alliance, en tant qu’OFP, était aussi né de la volonté de la holding F2H et du logisticien Rave Transilog de relancer le fret ferroviaire en Bourgogne du Sud. Les trafics prévus consistaient à alimenter l'ITE de Mittal au Creusot et à acheminer des wagons pour le compte d’une société spécialisée en hydraulique ferroviaire.
Basée à Torcy en Saône-et-Loire, ce nouvel intervenant devait aussi alimenter les lignes de la Région au départ de la plateforme des Chavannes, avec un démarrage de 'exploitation en octobre 2013. Mais le projet n'a pas vu le jur et la locomotive réservée à ce trafic a finalement servi au démarrage des trafics de l’OFP Ferrivia.
Un outil le moment venu
L’histoire de Fer Alliance en tant qu’OFP mort né n’est peut être pas terminée. Cette société qui redeviendra, en cas de besoin un OFP, constitue, en effet, un outil pour de nouveaux projets.
Ces dernières années, Philippe François, directeur de F2H et également directeur général de Fer Alliance, a examiné plusieurs projets de relance du fret ferroviaire sur des lignes fermées. L’exemple le plus récent est celui de la ligne Bellegarde-Vallée de Gex. Desservie en dernier ressort par Fret SNCF, cette ligne nécessite plusieurs millions d’euros pour sa réouverture.
Au-delà du trafic traditionnel d’ordures ménagères, passé depuis à la route, de nouveaux trafics pourraient venir se greffer le moment venu. Dans le cas où le projet arriverait à son terme, Fer Alliance pourrait, à la fois, exploiter la ligne et réaliser son entretien, tout en présentant un compte d’exploitation à l'équilibre.
