Crise sanitaire : le fret ferroviaire italien manque d’oxygène

Pour FerCargo, l’association qui représente dix-huit entreprises de transport de marchandises indépendants, 50 % du volume de transport en Italie et 70 % sur l’étranger, le secteur devrait récupérer un peu d’oxygène vers la mi-2021.

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Aujourd'hui, l'Italie est sensée affronter le pic de la deuxième vague de Covid-19 et le bilan, dans le transport ferroviaire de marchandises, est morose. Les pertes de volume, depuis le début de 2020, se montent à 35 % et les pertes financières à 150 M€, sans compter les dépenses liées à la crise sanitaire. Une bulle d'oxygène est attendue, mais pas avant mi-2021. Le secteur est plus que jamais en demande d'aide en provenance du gouvernement.

Alors que l’Italie se prépare à affronter le pic de l’épidémie de Sars-CoV-2 prévu le 27 novembre, que tous les regards sont tournés vers "les candidats-vaccins" qui s’apprêtent à franchir la ligne d’arrivée, les professionnels du transport ferroviaire brossent un bilan en teintes sombres de l’année en cours. Au chapitre du transport passagers, le groupe FS (Ferrovie dello Stato l’équivalent transalpin de la SNCF) et Trenitalia et son concurrent le privé Italo ont décidé de réduire quasiment de moitié leur nombre de trains. Une partie du personnel a été placée au chômage technique pour éviter de creuser ultérieurement les pertes de cette année.

Pour les professionnels du transport de marchandises via le fer, le volume de transactions a globalement baissé de 19 % pour le cargo ferroviaire et de 14 % en ce qui concerne la partie intermodale durant la période allant de mars à juin dernier, c’est-à-dire en pleine pandémie. À titre d’exemple, le trafic ferroviaire, l’une des grandes spécialités du port de Trieste, a baissé de 25 % durant le premier semestre 2020 selon les estimations provisoires de l’autorité portuaire.

Une perte sèche de 150 M€ 

"Nous avons perdu environ 35 % du volume global de trafic ferroviaire de marchandises depuis le début de la pandémie et les prospectives en cette fin d’année sont moroses pour les prochains mois", notait Giuseppe Rizzi, secrétaire général de FerCargo il y a quelques semaines à peine. Selon un document présenté par l’association à la mi-octobre, le secteur du trafic ferroviaire de marchandises enregistre une perte sèche de 150 M€ sur les sept premiers mois de l’année. À cela s’ajoutent une autre vingtaine de millions d’euros dépensés en désinfection, déplacement du personnel et achat des dispositifs de protection.

Récupérer un peu d’oxygène 

Pour sa part, Rete Ferroviaria Italiana, la filiale du groupe FFS, enregistre une baisse plus modeste de ses activités qu’elle estime à quelque 9 %. Pour FerCargo, l’association qui représente dix-huit entreprises de transport de marchandises indépendants, 50 % du volume de transport en Italie et 70 % sur l’étranger, le secteur devrait récupérer un peu d’oxygène vers la mi-2021.

Dans ce contexte, affirme FerCargo, le gouvernement doit intervenir au plus vite pour redresser la barre d’un secteur vital pour toute l’économie italienne et, en rebond, européenne. Cela veut dire permettre aux sociétés impliquées dans le fret de marchandises de bénéficier des avantages économiques accordés par le plan de relance peaufiné par le gouvernement. À commencer par le déblocage d’aides ciblées pour permettre aux entreprises d’avoir une certaine liquidité et des reports de date au niveau des redevances fiscales. 

Enfin, FerCargo demande aussi au gouvernement de remettre de l’ordre dans le réseau ferroviaire en piteux état dans certains régions clés du pays. Cette opération permettrait d’augmenter la masse de marchandises à bord de chaque train et de récupérer un peu de compétitivité. 

 

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