Bientôt une voie ferroviaire russe jusqu’à Vienne ?

Les milieux d’affaires autrichiens demandent depuis des années la poursuite jusqu’à Vienne de la liaison à écartement russe.

Crédit photo Jens Büttner/dpa
L’allongement d’une voie ferroviaire à écartement russe de Moscou jusqu’à Vienne est relancée en Autriche par les milieux d’affaires. Objectif : voir Vienne conforter sa position sur la nouvelle route de la soie, développée par les Chinois.

La question de l’allongement d’une voie ferroviaire à écartement russe de Moscou jusqu’à Vienne est relancée en Autriche par les milieux d’affaires, soucieux de voir Vienne conforter sa position sur la nouvelle route de la soie, développée par les Chinois.

La différence d’écartement des rails entre l’ancien bloc soviétique (1 520 mm) et l’ouest de l’Europe (1 435 mm) freine en effet considérablement le commerce entre la Russie et Europe de l’ouest. Pour l’heure, une ligne russe en provenance de Moscou s’arrête à Kosice, à 450  km de Vienne. Pour franchir cette distance, les trains de marchandises sont obligés de transborder leur chargement.

Vienne au premier plan

Les milieux d’affaires autrichiens, soucieux de développer les échanges avec le bloc de l’est, demandent depuis des années la poursuite jusqu’à Vienne de la liaison à écartement russe Moscou-Kosice. Ce projet permettrait à l’Autriche de jouer un rôle de premier plan dans les échanges en Europe, et ferait de la capitale autrichienne un nœud central du trafic, grâce aux liaisons fluviales sur le Danube, et au croisement de plusieurs liaisons routières à travers l’Europe.

Le projet nécessiterait toutefois la construction d’un vaste terminal de transbordement sur le Danube, dont bénéficieraient aussi bien Vienne que Brastislava, la capitale de la Slovaquie. Plusieurs sites ont été évoqués jusqu’à présent. Mais tous ces projets se sont heurtés à l’opposition farouche des riverains

Réduire le volume transporté par la route

La fédération autrichienne du transport et de la logistique est convaincue de l’importance du projet. "De très bonnes liaisons au sein de l’Europe et une infrastructure de transport très développées sont de considérables avantages économiques, rappelle Oliver Wagner, le président de la fédération des transporteurs autrichiens. Les deux tiers de la population vivent le long de la route de la soie en Asie, en Europe et en Afrique de l’est. L’Autriche pourrait devenir un nœud de circulation entre l’Europe centrale et orientale."

La compagnie de chemins de fer autrichienne, ÖBB, soutient le projet d’une ligne à écartement russe de la Slovaquie à Vienne. "Cela permettrait de développer le rail, et de réduire le volume transporté par la route, souligne la compagnie dans un communiqué. Ce projet permettrait de créer de nombreux emplois."

Déjà 400 trains vers la Chine

ÖBB Rail-Cargo est déjà active sur la route de la soie. En effet en 2019, la compagne a affrété 400 trains vers la Chine, pour l’essentiel des biens industriels, semi-finis ou textiles. Avec la crise du covid 19, le trafic vers la Chine s’est effondré. Mais fin avril, ÖBB Rail-Cargo réceptionnait tout de même un premier train sur sa nouvelle ligne TransFER entre la ville chinoise de Jinan et Budapest. La cargaison contenait essentiellement du matériel de protection médicale, alors que la pénurie régnait en Europe en termes de masques, gants et gel désinfectant.

"La crise du covid a montré que la voie maritime entre l’Asie et l’Europe est plus difficile à planifier à cause des suppressions de traversées et d’escales décidées par les transporteurs maritimes pour absorber la chute de la demande. C’est une énorme occasion pour le rail de se positionner en partenaire fiable", estime Oliver Wagner. 

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