Dans un contexte de valorisation des métiers du secteur, les initiatives se multiplient pour limiter la pénibilité de certaines tâches. Pourtant, dans l’une des activités qui augmentent le plus, la livraison en vélo, les conditions de travail sont souvent pointées du doigt. Un énorme désavantage apparaît pour pouvoir atténuer les difficultés des coursiers à vélo : beaucoup de ces travailleurs ont un statut d’autoentrepreneur, ce qui les exclut de tous les avantages salariaux et d’autres mesures spécifiques à la branche introduites par les partenaires sociaux, notamment pour amoindrir la pénibilité.
La situation équivoque des coursiers à vélo ou à moto a valu aux plateformes de se retrouver parfois devant les tribunaux, à l’instar de Deliveroo le 19 mars qui a été condamné pour travail dissimulé (voir l’OT n° 3110). Pour réglementer ces pratiques, 120 000 travailleurs indépendants des plateformes, coursiers ou chauffeurs de VTC, sont invités à élire des représentants qui porteront leurs revendications auprès des plateformes. L’objectif est ainsi de construire un socle de droit sur plusieurs sujets, notamment la santé au travail, la rémunération ou encore la formation professionnelle. Mais, même réglementé, le statut d’indépendant resterait moins bénéfique pour le coursier et son métier peu valorisé.
Les travailleurs de plateformes ayant souvent le statut d’autoentrepreneur, la FNTR s’est portée candidate parmi les neuf organisations et syndicats pour représenter les livreurs. En effet, la fédération « défend l’entreprise », indique-t-elle. Un moyen aussi de s’assurer que le principe du salariat soit appliqué pour éviter un phénomène de concurrence déloyale puisque, jusqu’à présent, la plateforme bénéficie des avantages de l’employeur sans en subir les inconvénients. Et aussi l’opportunité, par sa seule présence dans cette élection, de démontrer la grande confusion des genres…