Les entrepôts dédiés au e-commerce dans le collimateur des sénateurs

Maisons du Monde à Saint-Martin de Crau.

Crédit photo NBC
Les entrepôts français de e-commerce de plus de 5 000 m2 bientôt soumis aux mêmes règles que les zones commerciales ? L’amendement à la loi Climat et Résilience, déposé le 28 juin au Sénat, a suscité l’ire de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) qui dénonce le “moratoire déguisé” sur les entrepôts e-commerce. Une loi dont l’adoption définitive par le Parlement devrait intervenir cet été.

La crise sanitaire a accéléré les ventes en ligne de 8,5 % à 112 milliards d’euros en 2020. Les opérations logistiques adossées ont littéralement explosé et les entrepôts dédiés au e-commerce connaissent une croissance galopante que pourrait interrompre les nouvelles dispositions prévues dans la loi climat et résilience. L’amendement déposé le 28 juin par la commission des Affaires économiques du Sénat visant à lutter contre "l’artificialisation" des sols sur des terrains non bâtis en périphérie des villes et métropoles, impose de nouvelles restrictions. 

Une double peine

"Selon le texte adopté, la très grande majorité des entrepôts e-commerce seront soumis à la procédure d’autorisation d’exploitation commerciale, prévue pour les grandes zones commerciales. Or, ces entrepôts sont déjà soumis actuellement à des règles d’urbanisme et directement couverts par la législation sur les installations classées pour la protection de l’environnement. Cette nouvelle procédure d’autorisation relève donc d’une volonté délibérée de freiner le développement et l’implantation du e-commerce en France", a aussitôt réagi la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) qui fédère 600 entreprises et 800 sites internet. 

Pire, "freiner le développement d’entrepôts e-commerce sur le territoire national, comme le propose le Sénat, revient à encourager leur implantation à nos frontières. Plutôt que d’être stockés et transportés par des entreprises françaises répondant à des normes sociales et environnementales parmi les plus élevées d’Europe, des millions de colis seront ainsi livrés chaque année à partir des pays d’Europe centrale et du Sud", s’inquiète l’organisation.  

De nouveaux besoins logistiques

Le e-commerce qui ne représentait que 9,8 % du commerce de détail en 2019, a vu sa part bondir à 13,4 % actuellement. Pure player du web spécialiste de l’ameublement Miliboo, a bénéficié de l’engouement des français pour la décoration intérieure avec une progression de 30 % du chiffre d’affaires au premier semestre 2020-2021. Trop à l’étroit sur Distriport à Fos le groupe a déménagé en février dernier 20 000 m2 sur Saint-Martin de Crau. La griffe marseillaise de vêtements Deeluxe enregistre également une croissance à deux chiffres de ses ventes en ligne imposant un changement d’échelle de sa logistique à compter de 2022.

La Fevad rappelle également que "les enjeux autour du e-commerce ne se cantonnent pas à ceux du commerce, mais concernent aujourd’hui d’autres secteurs tout aussi stratégiques pour la France comme ceux du transport, de la logistique et des services postaux qui occupent des millions d’emplois et pour lesquels le e-commerce représente un relai de croissance essentiel à leur développement et donc à leur avenir." 

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