La plate-forme XXL DHL de Lyon opérationnelle en 2025

Un nouvel équipement en guise de cadeau d'anniversaire ? DHL : ces 3 lettres sont les initiales d'Adrian Dalsey, Larry Hillblom et Robert Lynn, les cofondateurs de l'entreprise qui ont imaginé le dédouanement des marchandises sur une liaison maritime entre San Francisco et Honolulu (Hawai) en 1969, en Californie. L’expressiste fête donc cette année ses 55 ans. C’est sur ce petit rappel historique que Philippe Prétat, PDG de DHL Express France, a démarré la conférence de presse, en préambule de la présentation de la nouvelle plate-forme de l’expressiste qui verra le jour, en juillet 2025, sur l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. C’est le 18^e projet que DHL Express réalise depuis 2018, pour un investissement de 121 millions d’euros. 

Une plate-forme stratégique. La région Rhône-Alpes est un bassin industriel côté santé, chimie ou encore textile, un carrefour pour les échanges européens, en lien avec le hub DHL de Leipzig en Allemagne, et Brussels Airport. En croissance de + 22 % en 2024 par rapport à 2019, elle représente 22 % des volumes de DHL Express, 10 millions de colis, 9 sites, 750 collaborateurs et 7 500 clients actifs. 4 vols quotidiens y sont assurés : Lyon/Leipzig et Leipzig/Lyon, Bruxelles/Lyon et Lyon/Toulouse avec accès un direct aux pistes.

“La Région Auvergne-Rhône-Alpes est essentielle pour notre entreprise, car elle représente 22% de nos volumes traités en France, a déclaré Philippe Prétat. Nous sommes présents dans la région depuis plus de 40 ans et installés à l'aéroport de Lyon-Saint Exupéry depuis 1985. Ce nouveau projet témoigne de l'engagement du groupe à renforcer le réseau français, un carrefour stratégique pour les échanges européens et mondiaux. Notre nouvelle plateforme bénéficie d’une situation géographique clé en la matière. Elle nous permettra de répondre à la croissance significative du nombre de colis transportés dans la région, de + 22 % en 2024 par rapport à 2019, avant le covid.”

Faire face aux volumes des 15 prochaines années

Avec une progression de 15 % en France sur les cinq dernières années, DHL veut pouvoir faire face aux volumes, exponentiels dans les 15 prochaines années, soutenir les exportations françaises et faire gagner 1 h 15 aux clients, pour la réception de leur livraison. Et ainsi mieux répondre aux offres que sont :

• en aérien "TDI" (time definite international) pour une livraison en 24/48 h : tri des colis avionnés en provenance de Leipzig et Bruxelles pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne, le dédouanement, avec plus de 220 pays et territoires desservis dans le monde ;
• en routier "DDI" (day definite international), tri et traitement des colis par route, sur 26 destinations connectées, pour une livraison en 48/72 h. Outre la France, en Europe, les destinations sont l’Italie, l’Espagne, la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas.

Pour quelles améliorations ? 

Au pied des pistes. A 800 m de la "barre de fret" actuellement exploitée, la plate-forme “hybride”, 60 % avions et 40 % camions, sera implantée sur un terrain de 50 000 m², avec une possibilité d’extension de 1 hectare, qui permettra une augmentation des activités si nécessaire. Les avions viendront livrer les marchandises aux portes de l’équipement “XXL” : 

• 24 300 m² de surface d’exploitation comprendront 13 000 m² d’entrepôt, 8 000 m² de mezzanine et 3 300 m² de bureaux sur 3 étages, contre 7 300 m² actuellement ;
• 48 portes à quai, contre 15 actuellement, et 79 positions de vans. 

Côté effectifs, ce sont 40 personnes supplémentaires qui viendront rejoindre les équipes actuelles, pour un total de 400 collaborateurs.

Une performance énergétique optimisée. L’équipement, qui doit améliorer l’efficacité énergétique de 55 % par rapport à l’ancien site, comprendra entre autres : 

• une gestion intelligente de la consommation d’énergie ; 
• 70 bornes de recharge pour les véhicules électriques ;  
• un éclairage basse consommation, avec LED  ; 
• des portes de quai électriques se refermant automatiquement pour éviter la déperdition de chaleur ou de fraîcheur l’été ;
• un toit blanc réfléchissant pour réduire la chaleur ;  
• des récupérateurs d’eau de pluie. 

Plus tôt le matin, et plus tard le soir

Le site a été repensé, leçons tirées de l’expérience du site ouvert pas DHl à Roissy en octobre 2021, pour davantage de confort et de sécurité pour les collaborateurs, avec plus de sécurisation des zones piétons versus celle dédiée aux chariots.

Une chaîne de tri en mezzanine. La chaîne de tri, fournie par Vanderlande, sera surélevée, contrairement à ce qui a été fait à Roissy, pour éviter au personnel de monter les escaliers et éviter le risque de chutes. La réorganisation nécessitera de nouveaux postes, notamment pour le contrôle.

D"une capacité de traitement maximale de 17 500 pièces/heure – enveloppes et colis –, soit 5 fois plus qu’actuellement, avec 38 000 à 45 000 colis/jour, la chaîne automatisée mesure 700 m et a été conçue pour réduire les tâches répétitives. Deux systèmes coexistent, pour les colis et pour les enveloppes, avec :

• le tri à haute vitesse et le chargement direct des colis avec des encamioneurs, sorte de tapis amenant directement les colis à l’intérieur du fourgon ; 
• des bras télescopiques et des exosquelettes pour réduire le port de charges lourdes et aider au chargement et déchargement ; 
• 8 machines à rayons X, dont 4 intégrées sur l’installation ;
• plus de 500 caméras de surveillance ;
• une gestion assistée des colis au dédouanement, le “pick to light” ; 
• une diminution du bruit. 

Tout cela doit générer un gain de 75 minutes sur le traitement des colis, qui va permettre une livraison plus tôt le matin, et plus tard le soir et faciliter la tâche aux chauffeurs qui partent livrer sur l'agglomération lyonnaise.

Réalité augmentée et conceptualisation 3D ont servi à renforcer l’ergonomie des postes de travail, pour une réduction, notamment, des TMS (troubles musculosquelettiques), pour optimiser les postures avec des exosquelettes, par exemple, aménager des espaces dédiés. 7 000 heures de formation sont prévues. 

Le timing : 18 mois pour édifier la nouvelle plate-forme. Les travaux ont démarré en septembre 2023, soit depuis plus d’un an, Des tests opérationnels vont commencer à se dérouler en mars 2025 pour un démarrage de l’activité en juillet.