Fondé en 2014, le site Agriconomie se présente aujourd’hui comme le leader français du commerce par internet de matériels, engrais ou semences aux agriculteurs. En pleine dynamique, le webmarchand, qui compte 43 collaborateurs, vise pour cette année un chiffre d’affaires de 20 M€ contre 7 M€ sur le dernier exercice.
Etienne Buisson, responsable des opérations et associé, estime que l’organisation logistique mise en place en coulisses pour approvisionner les agriculteurs internautes figure parmi les éléments clés de la réussite de cette jeune entreprise : "Nos points de force sont d’abord le large de panel de marques que nous offrons ainsi que les prix attractifs que nous pouvons proposer à nos clients. Mais pour y parvenir il a fallu au préalable penser à s’appuyer sur des schémas logistiques adaptés", explique le jeune responsable, qui, armé d’un master en achats et logistiques, a trouvé son premier poste chez Agriconomie voici 3 ans.
Un large panel et des prix attractifs
En l’occurrence, l’intelligence de la démarche a résidé dans le déploiement progressif d’une logistique segmentée par typologie de produits. "Mon premier travail en rejoignant Agirconomie a consisté à m’occuper des engrais, produits qui se transportent par camions complets, et ma première tâche a été de développer durant 6 mois un algorithme permettant de rentrer 250 transporteurs dans une base de données et d’établir avec chacun d’eux une corrélation avec l’ensemble des codes postaux destinataires. Des transporteurs capables à la fois d’assurer des départs depuis les ports où arrivent les cargaisons d’engrais importés et de mailler l’ensemble du territoire".
Résultat, lorsqu’un agriculteur passe commande d’un engrais, le site d’Agriconomie lui propose un prix rendu optimisé. "De fait, le site est à même par exemple de l’orienter vers un produit peut-être plus cher sur Rouen que sur La Rochelle mais qui se révèlera au global moins coûteux car recourant à un transporteur offrant un tarif plus attractif".
Massifier pour négocier
Pour les semences et les produits phytosanitaires, la démarche d’Agriconomie a été autre. Pour ces produits transportés par messagerie palettisée, dans le cas d’un achat classique, l’agriculteur est amené à commander plusieurs types de semences à autant de fournisseurs différents, et le plus souvent, pour se faciliter la vie, il se rend dans sa coopérative de proximité où il trouvera sur place un choix forcément restreint de références.
"Via notre site internet, il a désormais accès à un panel de produits beaucoup plus large. A charge pour nous ensuite de consolider sur une semaine ou deux jours les commandes par fournisseur, explique le responsable des opérations. Cette massification des volumes nous permet de négocier au plus juste les prix auprès des fournisseurs. Les produits sont ensuite regroupés sur des plateformes par notre prestataire, en l’occurrence XPO, qui les ré-éclate ensuite par destination".
Une double casquette
Enfin, troisième grande catégorie de produits couverte par le site, les pièces détachées de matériels agricoles. "Cette fois, nous intervenons sous deux casquettes. D’abord en tant que marketplace et là ce sont les vendeurs des marques que nous hébergeons qui prennent le relais.
Ensuite, en tant que retailer et dans ce cas c’est nous qui organisons les livraisons chez le client. Nous sommes ici tout simplement revendeur de fournisseurs qui ne sont pas organisés pour vendre sur internet. Au plan logistique, nous faisons intervenir une start up, Cubyn qui se charge de regrouper les colis provenant des fournisseurs et d’organiser leur livraisons chez les clients".
De l'agriculteur au transformateur
Prochaine étape de développement de la firme, déployer le même modèle d’activité en Europe, en commençant dès cette année par le pays limitrophes de l’Hexagone. Autre axe de croissance envisagé est de proposer aux agriculteurs de les servir non plus en amont de leur activité, mais en aval, en les aidant à vendre leurs moissons au meilleur prix aux transformateurs de l’industrie agro-alimentaire.
Pour réussir dans cette nouvelle entreprise, la firme compte jouer sur les même ressorts logistico-commerciaux, mais inversés : trouver pour l’agriculteur, via internet, l’acheteur le plus intéressant pour lui, même s’il est pas tout proche de chez lui et en s’aidant, pour le livrer à un coût étudié, de processus de mutualisation .
