Lituanie : la piste des recrutements de chauffeurs en Asie

Les problèmes de langue (anglais) et de qualification font partie des freins pour recruter au-delà de l'Europe.

Crédit photo Fortuna - Recruitment HR Services
La pénurie en conducteurs qualifiés pousse de plus en plus les transporteurs lituaniens à faire appel à des conducteurs issus de pays non membres de l’Union européenne, le plus souvent à l’aide de sociétés de recrutements spécialisées.      

Depuis la guerre en Ukraine, les recrutements se font de plus en plus souvent en Asie, comme le montre le cas du transporteur Manvesta Logistics. Ne trouvant pas de personnel sur place, la société s’est résolue à chercher des conducteurs en Asie, en faisant appel aux services d’une agence de recrutement spécialisée, Fortuna-Recruitment HR. 

Un recrutement décevant

Manvesta souhaitait embaucher jusqu’à 600 nouveaux collaborateurs - soit deux tiers de ses effectifs, pour une flotte de 950 véhicules -  deafin conduire ses camions au travers de toute l’Europe. 250 conducteurs devaient être recrutés au Sri-Lanka, 200 autres à Dubaï, et le reste à Singapour.

Mais même en Asie, la pénurie en personnel commence à se faire sentir. Selon le quotidien Sri Lankan Daily Mirror, seuls 109 candidats possédant les compétences nécessaires en matière de qualification et de connaissance de l’anglais ont pu être trouvés sur l’île, au lieu des 250 visés.

Une école de conduite en Ouzbékistan

Selon des données officielles publiées par l’Office lituanien de l’emploi, 78 % des permis de travail délivrés à des ressortissants de pays tiers en Lituanie sont destinés aux chauffeurs de camion. L’exemple de Manvesta au Sri Lanka, à Dubaï et à Singapour n’est pas isolé. A tel point que l’association des transporteurs lituaniens, Linava, a entamé une coopération avec les autorités ouzbèques en vue d’ouvrir une école de conduite en Ouzbékistan.C

CargoGo, autre transporteur lituanien, a déjà embauché 48 conducteurs en Ouzbékistans et continue d'y rechercher des salariés ainsi qu’en Inde. L’entreprise compte déjà 10 chauffeurs indiens et compte en faire venir une centaine d’autres en Lituanie. Girteka, le plus gros transporteur lituanien, explique lui aussi recruter en Asie

20 % de la flotte aujourd’hui immobilisée

Mais les autorités lituaniennes - qui ont introduit en 2021 des quotas pour l’emploi simplifié de chauffeurs issus de pays non membres de l’UE - freinent l’élan des transporteurs. Le contingent de travailleurs non européens autorisé dans le pays est passé de 11 600 personnes en 2021 à 16 000 l’an passé. Il devrait passer à 23 000 cette année, alors que les besoins seraient de 30 000 autorisations dans les seuls transports, selon la fédération des transporteurs lituaniens Linava, qui estime que 20 % de la flotte du pays est aujourd’hui immobilisée, faute de conducteurs.

Mais les tentatives d’obtenir du gouvernement une hausse des quotas autorisés ont jusqu’ici échoué. Selon Vilnius, la faute incombe aux transporteurs. "Nous avons demandé une légère amélioration des conditions de travail, explique le ministère lituanien du Travail dans un communiqué : la mise à disposition de contrats pour les conducteurs, dans une langue qu’ils comprennent et des informations claires sur les montants facturés et déduits. Les représentants du secteur n’ont pas accepté ces propositions, c’est pourquoi le quota n’a pas été augmenté." 

Les pénuries dans le secteur sont liées aux mauvaises conditions de travail. Une analyse partagée à l’ouest de l’Europe, où les conducteurs lituaniens ont la réputation d’être particulièrement mal rémunérés.

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