Club de l'Officiel des transporteurs : réflexion sur les livraisons urbaines

“Le dernier kilomètre, ou comment organisez-vous vos livraisons en centre-ville ?”, telle est la réflexion qui a occupé les esprits des invités du Club de l'Officiel des transporteurs jeudi 7 décembre dernier. Au cœur du stade Jean Bouin à Paris, l'atelier a mené à une certitude : les transporteurs y travaillent. Pas tous au même stade mais en bout de chaîne, ils ne demandent pas mieux que de s'intégrer dans un système plus durable.

C’est le stade Jean Bouin à Paris, temple du rugby, qui accueillait le 7 décembre 2023 la dernière édition du Club de l’Officiel des transporteurs. Un des sujets qui a fait l’objet d’une table ronde était “Le dernier kilomètre, ou comment organisez-vous vos livraisons en centre-ville ?” Quand certains sont très organisés, d’autres y réfléchissent et d’aucuns n’ont rien changé. Mais comme livrer en ville impliquera à terme de l'effectuer durablement, la question qui se pose est davantage pour nos transporteurs de s’équiper de façon adéquate que de livrer sur le dernier kilomètre.

"La grande question". En pleine réflexion depuis 2017 en vue des prochaines interdictions, c’est le status quo pour cette société basée dans les Yvelines. Chez ce transporteur de Loire-Atlantique c’est décidé, le biogaz l’emportera. "Pour un client qui est à 30 km on va mettre en place une navette quotidienne avec un véhicule électrique, et demain on pourra dupliquer ce modèle à d’autres." Un transporteur de la région bordelaise, lequel s’est lancé dans la livraison de vin avec une société dédiée, reconnaît que “la livraison urbaine est un gros sujet à Bordeaux et des discussions sont en cours au sujet de la rocade et pour les livraisons spécifiques”.

Un point de tension, la région parisienne. "Les chauffeurs rechignent à livrer en région parisienne alors que c’est un des territoires les plus simples." Ce dirigeant va jusqu’à faire un schéma explicatif pour rassurer ses équipes.

Etre précurseurs

"On aime bien tester". “On n’a pas attendu que Mme Hidalgo impose, on a préféré être précurseurs”, explique ce transporteur francilien de denrées alimentaires : véhicules au GNC/biogaz, B100, véhicules électriques, éthanol à base de marc de raisin... il a presque tout expérimenté, avec des aides de l’Etat et des clients qui acceptent de payer pour investir dans la transition écologique. “On aime bien disposer des dernières technologies, et les clients testent avec nous. Ils ont besoin d’avoir un retour d’expérience.” 

Pollution sonore. “On a la norme PIEK, soit 60 décibels." Un détail qui n'en est pas un en matière de logistique urbaine, et surtout tôt le matin, entre 5 et 10 h 00… La société a même équipé ses camions de tapis antibruit au niveau des hayons pour éviter le bruit.

“On ne voit pas l’intérêt”. Certains dirigeants ne voient pas l’intérêt pour l’instant de s’équiper en véhicules plus propres ou déployer une politique spécifique dédiée au sujet de la livraison urbaine. Ils comptent sur les reports pour les exigences des ZFE, notamment à Paris, comme cela a été le cas jusqu’ici. En effet, pour les livraisons dans Paris, “quoi de mieux qu’un seul gros porteur qui va tout livrer une seule fois plutôt que de déployer une multitude de petits véhicules ou vélos cargos qui vont encombrer les voies ?” 

De l’impact des Jeux Olympiques. "Normalement on n’a que très peu de volumes en juillet/août, cela nous amènera du trafic", rapporte ce dirigeant francilien. Cela ne lui fait pas peur : "On contournera mais on arrivera bien à livrer : au lieu d’un article on en livrera deux, voilà tout." 

Quid des carburants alternatifs ?

"Un problème éthique". Ce transporteur de la région de Saint-Etienne a été porteur de projet pour monter une station gaz avec d’autres sociétés de transport. Lui a décidé, après réflexion de se focaliser sur le biogaz. Pour cet autre patron le B100 pose un problème éthique : "Le champ est fait pour se nourrir. En plus le colza est le plus consommateur en produits chimiques, engrais et autres pesticides, la seule plante qui ne puisse être cultivée en bio".

Dernier maillon de la chaîne. Plusieurs transporteurs revendiquent, en tant que dernier maillon de la chaîne, qu'ils ne souhbaitent pas forcément prendre seuls la responsabilité des désagréments liés aux livraisons urbaines, notamment en matière de volume. “Le consommateur doit aussi se responsabiliser et consommer mieux et moins.” Après réflexion, cet autre dirigeant a par ailleurs une idée intéressante : pourquoi ne pas instituer, à la façon du nutriscore sur les emballages, une norme du transport durable ? De quoi informer le consommateur pour qu’il devienne davantage "consommacteur".

Quels investissements pour quels bénéfices finalement ? Pour gagner des marchés supplémentaires pour certains. Mais pour d’autres, l’investissement est très discutable, notamment pour ceux qui ont investi dans le gaz. En cause l’augmentation de celui-ci, mais églement l'amortissement, loin d'être compensé.

Retour de cet atelier, nos transporteurs ont une vraie réflexion, parce qu'ils y sont quotidiennement confrontés, sur la transition écologique. Ce qui n'est pas le cas de grands groupes américains "de vraies ruches", qui ne semblent pas s'en soucier davantage.

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