François Fillon a présidé le 14 décembre 2010 avec les "ministres concernés" une réunion sur l'organisation des pouvoirs publics et sur les mesures à prendre lors de fortes intempéries, alors que de nouvelles fortes chutes de neige se profilent. "Nous avons encore à progresser dans la gestion de ces épisodes neigeux", a reconnu le Premier ministre. Un mea culpa qui intervient après la pagaille constatée les 8 et 9 décembre, lorsque la neige s'était invitée dans l'Hexagone, notamment en Ile-de-France.
Poids lourds : les revendications des professionnels
Mais le secrétaire d'État aux Transports Thierry Mariani a déjà prévenu: "Si les intempéries neigeuses sont aussi intenses que mercredi 8 décembre et concentrées sur un après-midi, il y aura de nouveau des problèmes. Nous nous attendons à une semaine particulièrement délicate". Les transporteurs routiers aussi s'attendent à subir une nouvelle fois les conséquences des intempéries. La branche Ile-de-France de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a indiqué aux entreprises qu'il fallait s'attendre à "de fortes perturbations" cette semaine et "anticiper d'éventuelles interdictions de rouler".
Lors du précédent épisode neigeux, les fédérations professionnelles ont dénoncé l'excès des mesures prises par les préfets. La FNTR déplorait ainsi "l'absence d'anticipation, le manque de moyens engagés, le déficit de communication qui conduisent à une avalanche d'arrêtés d'interdictions de circulation", estimant que les mesures prises étaient "déconnectées de tout impératif sécuritaire". L'OTRE n'est pas en reste, s'insurgeant aussi contre la mauvaise gestion des restrictions de circulation. Le manque de moyens de salage et de déneigement est également pointé du doigt. Enfin, l'OTRE rajoute une salve à l'intention des concessionnaires autoroutiers, constatant une dégradation des services, à l'heure où une nouvelle augmentation des péages est annoncée.
TLF, pour sa part, estime que "le scénario ne doit pas se reproduire" et demande pour cela que "les professionnels soient systématiquement intégrés aux cellules de crise et informés en amont de la publication, par la Préfecture, des arrêtés de circulation". Il s'agit "d'étendre le dispositif mis en place avec succès en Rhône-Alpes et Lorraine depuis cette année", précise l'organisation professionnelle, indiquant qu'un nouveau désordre "aurait des conséquences très lourdes pour le secteur et au-delà, en cette veille de fête, pour les industriels, distributeurs et consommateurs finaux".
L'Union nationale du transport frigorifique, enfin, annonce que "les transporteurs frigorifiques sont dans l'impossibilité d'assurer leur mission d'approvisionnement" compte tenu des "excès" et des "aberrations" des mesures de précaution.
Les consignes données aux préfets
Afin d'éviter un nouveau chaos lors de nouvelles alertes neigeuses, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a demandé aux préfets une "vigilance toute particulière". "Dès l'annonce du classement de votre département en orange, vous vous assurerez que le plan de salage et de déneigement est opérationnel", enjoint le ministre dans une note aux préfets. Il veut aussi une meilleure information des usagers "en amont" sur les routes traitées "en priorité ou fermées à la circulation" et un renforcement du dispositif de veille et de gestion de crise.
Thierry Mariani s'est quant à lui prononcé pour un système d'alerte en cas de fortes intempéries, avec messages à la radio, à la télévision, sur les panneaux lumineux des autoroutes, comme pour "l'alerte enlèvement". Il estime aussi qu'il faudrait "améliorer les conditions d'hébergement d'urgence des passagers bloqués, en augmentant par exemple le nombre de chambres disponibles dans les hôtels des aéroports".