Fret ferroviaire : le réseau connecté en deçà des enjeux

En France, Metz et Strasbourg occuperaient également une position stratégique alors que l’Île-de-France est en retrait en termes de fret ferroviaire, bien que traversée par deux desdits corridors.

Crédit photo IAU
Les choix stratégiques en matière de fret ferroviaire opérés par la France ne sont pas compatibles avec les ambitions européennes de créer un réseau interconnecté de 123 000 km, et encore moins avec l'avancée chinoise.

Les délais pour l’interopérabilité des réseaux ferroviaires européens ne seront pas tenus. Difficile d’imaginer comment le fret ferroviaire européen pourra interagir efficacement avec la Route de la Soie. Un premier noyau de 66 700 km de voies ferroviaires devrait être déployé avant 2030 et le réseau global, prévu dans le règlement sur les RTE-T – 123 000 km – avant 2050. Le déploiement du système unique de gestion du trafic, l’ERMTS (European Rail Traffic Management System), aurait dû suivre le même échéancier. Seulement voilà : l’ERMTS est loin d’être généralisé car le consensus est loin d’exister au niveau technologique et ses coûts sont prohibitifs (80 Md€), selon ce qu’indiquait déjà la Cour des Comptes européennes en 2017.

Se pencher sur la stratégie nationale 

Comme le rappelle la dernière note de l’IAU (Institut pour l’aménagement et l’urbanisme d’Île-de-France), seuls 4 500 km sont interconnectés et seulement 4 Md€ ont été prévus pour la période 2007-2020 pour l’ERMTS. Par ailleurs, l’auteure de la note, la socio-économiste du transport Lydia Mkolenko, attire l’attention sur le développement des réseaux européens développés dans le sens Ouest-Est et qui sont principalement concernés par l’essor du transport ferroviaire impulsé par la Chine dans ses échanges avec l’Europe (au détriment du transport maritime). Ce qui donne l’occasion de s’attarder sur la stratégie nationale en matière de fret ferroviaire et de la place que la Région parisienne, plateforme logistique majeure, est appelée à y jouer.

Un constat sévère

Le constat est sévère : la priorité donnée à l’entretien d’un réseau vieillissant et une gestion inefficace des sillons ne vont ni vers un développement du réseau ni vers un déploiement de l’interopérabilité. Or quatre corridors européens sont stratégiques : Rhin-Danube, mer du Nord-Baltique, Méditerranée et Atlantique. Sur ces axes, des villes comme Liège, Duisburg ou Lotz (Pologne) sont amenées à devenir des pôles multimodaux importants.

En France, Metz et Strasbourg occuperaient également une position stratégique alors que l’Île-de-France est en retrait en termes de fret ferroviaire, bien que traversée par deux desdits corridors. Par ailleurs, la ligne qui relie Le Havre, Pars, Metz, Strasbourg à l’Europe de l’Est comporte deux maillons faibles, la liaison Paris-Hendaye et Paris-Le Havre, souligne la note.

Bien qu’importants, les travaux engagés sur Serqueux-Gisors, la modernisation de 61 sites fret prévue d’ici à 2024 et le plan conjoint entre HAROPA et SNCF Réseau, Fret ferroviaire Axe Seine, pourraient ne pas suffire face à la dynamique du développement chinois…

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