Fret ferroviaire et combiné : des perspectives à conforter selon le baromètre des chargeurs

La présentation concomitante du Baromètre de perception des chargeurs sur le transport ferroviaire et combiné et des données et statistiques du transport combiné rail-route et fleuve-route a fait salle comble lors de la journée du fret ferroviaire de la SITL le 30 mars 2023.  

Crédit photo Olivier Constant
Présentée lors de la journée du fret ferroviaire du SITL le 30 mars 2023, l’édition 2022 du baromètre de perception des chargeurs sur le transport ferroviaire et combiné a mis en exergue un recul du fret conventionnel. Cette tendance n’a pas concerné le combiné rail-route, dont la part modale se maintient, voire même augmente dans certains secteurs.

La Semaine de l’Innovation Transport & Logistique (SITL) 2023 a été l’occasion pour Eurogroup Consulting de présenter son traditionnel baromètre de perception des chargeurs sur le transport ferroviaire et combiné le 30 mars 2023. 

Réalisée par le cabinet Eurogroup Consulting en partenariat avec l’AUTF, le GNTC, TLF, Objectif OFP, CGF et SNCF Réseau, cette édition 2022 a révélé quelques surprises, dont une nette baisse du recours au transport ferroviaire conventionnel par rapport à 2021. Cela s’est notamment vérifié dans les secteurs de la grande consommation (- 20 points) et les granulats et matériaux de construction (- 14 points). Surtout, le panel interrogé, composé à 87 % de donneurs d’ordres industriels, estime que l’offre de transport ferroviaire conventionnel ne correspond pas à ses besoins dans une proportion de 73 % !  

Des besoins non couverts

À l’inverse, la part modale du transport combiné rail-route s’est maintenue, voire même s’est développée dans certains secteurs comme l’agriculture (+ 10 points) et les granulats et matériaux de construction (+ 7 points). Mais là encore, l’offre de transport ferroviaire combiné ne correspond pas aux besoins des donneurs d’ordres industriels ou distributeurs et des commissionnaires de transport dans une proportion de 88 %. Ce résultat est en très nette dégradation par rapport à 2021 où cette part s’était élevée à 61 %. Pour autant, et en dépit de l’impact des mouvements sociaux et des grèves perlées de ce début d’année 2023, le niveau de satisfaction du combiné rail-route a atteint 43 % en 2022, là où celle du conventionnel n’a pas dépassé 17 %. Ce chiffre est à mettre en parallèle avec les 65 % de l’exercice 2021.  

Des potentiels à confirmer 

C’est justement cette amélioration de l’offre – fiabilité – qui constitue le critère clé (à 69 %) attendu pour le report modal. Le second est la compétitivité financière, tandis que le troisième réside dans la flexibilité. Étonnamment, le critère environnement a chuté de 21 points, à 42 % seulement. Pourtant, ce critère apparaissait en seconde position en 2020. 

De tous les modes proposés, le combiné rail-route est toutefois celui qui est le plus fréquemment classé dans le top 4 des modes de transport appelés à connaître un fort développement dans les années à venir. C’est même un véritable plébiscite, avec un taux de 100 %. Premier au classement en 2021, le transport routier occupe désormais la seconde place avec un taux de 76 %. Enfin, le transport ferroviaire conventionnel suit à bonne distance, avec un taux de 62 %. 

Toutes ces données restent cependant hautement volatiles tant l’impact de la crise énergétique et de la guerre en Ukraine rebattent les cartes actuellement. Le report modal inversé est même clairement engagé. Les prochains mois permettront de déterminer si ce phénomène est durable ou simplement conjoncturel. 

> À lire aussi dans l'Antenne : Des disparités dans l'amélioration des services portuaires pointées par le baromètre des chargeurs 2022 (réservé aux abonnés)

 

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