Tous les incidents survenus ces dernières années sur les grands axes du fret ferroviaire – Rastatt, Alpes suisses, Vallée de la Maurienne... – ont mis en exergue la nécessité de disposer d’itinéraires alternatifs pour acheminer les marchandises.
Vingt-cinq trains quotidiens en moyenne. Parfois, ces détournements se passent bien comme le souligne le groupe suisse Hupac dans un communiqué de presse publié le 9 septembre 2024. Il confirme en effet que les acheminements réalisés en traction Diesel via la ligne Strasbourg-Lauterbourg se sont bien déroulés. Ils ont porté sur vingt-cinq trains quotidiens en moyenne sur la période 9 - 30 août 2024, ces trains étant détournés pour cause de travaux réalisés à Rastatt (Allemagne). Ces circulations ont d’autant mieux fonctionné que leurs sillons avaient été réservées trois ans à l’avance. "Grâce à cette coopération franco-allemande-suisse, nous avons été en mesure de prévenir un effondrement dans l’approvisionnement industriel tel que nous l’avions connu à Rastatt (affaissement de voies – NDLR) en 2017", indique le dirigeant d’Hupac, Michail Stahlhut.
Pour une adaptation au gabarit P400
Sur le point d’atteindre sa limite de capacité. La seule véritable pierre d’achoppement relevée par Hupac lors des détournements sur la rive gauche du Rhin a été la faiblesse de la capacité aux points de transfert. Il a également été noté que cet itinéraire était sur le point d’atteindre sa limite de capacité dans les derniers jours d’août compte tenu que les volumes augmentaient.
Une priorité absolue. Aussi, et en prolongement de ces détournements réussis, Hupac milite à présent pour que les lignes d’accès au corridor intermodal NEAT soient incluses dans la politique suisse de report modal. En conséquence, l’adaptation au gabarit P400 (semi-remorques de 4 m de hauteur) de la ligne Belgique-Metz-Strasbourg-Bâle est une priorité absolue. Ces travaux sont d’autant plus nécessaires que des rénovations de lignes principales allemandes vont entraîner leurs fermetures durant plusieurs mois. Ils pourraient donc conduire à une aggravation de la situation jusqu’après 2030.
Subventions attendues
La seule option pour prévenir toute stagnation. Grâce au passage au gabarit P400 de cet itinéraire, ce dernier deviendrait 110 km plus court que celui empruntant la rive-droite du Rhin. La direction d’Hupac estime donc que "l’augmentation du trafic intermodal via la France constitue la seule option pour prévenir toute stagnation, voire même un renversement dans la politique de report modal, avant d’ajouter qu’il est dans l’intérêt de la politique suisse des transports d’initier l’agrandissement des gabarits des tunnels vosgiens au travers de subventions d’investissements programmés, comme cela a été fait avec succès en Italie".
Une augmentation de 40 %. En attendant, Hupac prévoit de porter son trafic annuel à 1,6 million d’UTI (Unités de Transport Intermodal) d’ici à 2026. Cela représentera une augmentation de 40 % par rapport à 2021. Pour atteindre cet objectif, un programme d’investissement de 300 millions de francs suisses a été approuvé par le groupe.