Fret Ferroviaire : Captrain conforte la croissance de ses trafics

Captrain assure l’acheminement de 2 000 trains de fret par semaine, dont 400 en France. 

Crédit photo Olivier Constant
Captrain réseau européen d’entreprises de fret ferroviaire du Groupe SNCF, au sein du pôle Rail Logistics Europe (RLE), a flirté avec les 700 M€ de chiffre d’affaires en 2022. Cette tendance à la hausse devrait se poursuivre au cours des prochaines années, le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires pouvant potentiellement être atteint en 2030.

À l’image d’un métronome, Captrain fait plus que conforter sa croissance d’année en année. L’exercice 2022 n’a pas dérogé à la règle puisque le chiffre d’affaires des six principales entités du réseau - Captrain France, Captrain Deutschland, Captrain Italia, Railtraxx, Captrain España et Takargo – s’est finalement établi à 690 M€ (millions d'euros).

Les 12,2 % de croissance sont à mettre en parallèle avec les 9,8 % enregistrés en 2021. Une partie de la hausse du chiffre d’affaires découle directement de l’intégration au sein de Captrain au 1er juillet 2022 de l’opérateur Takargo, lequel détient la place de n° 2 du fret au Portugal avec une part de marché de 15 %. Ainsi, Captrain occupe à présent une place de choix au sein du réseau ouest-européen tout en profitant des opportunités de développement liées notamment à l’augmentation du trafic des conteneurs au port portugais de Sines.

Activité record en 2023

Qu’on ne s’y trompe pas toutefois, l’exercice 2022 a été difficile. L’année passée a en effet été marquée par une double crise : celle de l’énergie qui a entraîné des surcoûts de l’ordre de 30 M€ et l’autre ukrainienne. "Cette dernière a modifié la géographie et l’équilibre des flux. Certains trafics ont même été bloqués depuis, tels ceux des céréales au départ de la Hongrie", observe Nicholas Giraud, président de Captrain.

Avec un prévisionnel de 750 M€ de chiffre d’affaires, l’exercice 2023 s’annonce au final sous de bons auspices. Pourtant, les mouvements sociaux ont fait perdre un mois d’activité à Captrain France au cours du premier trimestre de cette année. Via l’Alliance 4F, "nous avons donc demandé une compensation significative qui s’inscrit dans notre volonté de continuer à faire progresser la part modale", ajoute le dirigeant. Cette dernière devrait d’ailleurs progresser à la faveur du démarrage de nouveaux trafics.

Des solutions pour le recrutement de conducteurs

L’un des plus emblématiques de ces nouveaux trafics pourrait être celui réalisé à partir d’octobre 2023 pour le compte d’un des grands armateurs maritimes. Surtout, les puissantes locomotives électriques interopérables de la série Euro 6000 de Captrain España effectueront le trajet de bout en bout entre le port de Barcelone et Toulouse/Vénissieux. Ce trafic repris à la route portera initialement sur quatre allers-retours par semaine.

Alors que juin 2023 a marqué de nouveaux records de trafic – de quoi augurer l’atteinte du milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2030 – le problème de la pénurie de conducteurs n’est toujours pas résolu. Avec des conséquences particulièrement dommageables puisque 15 à 20 % des demandes ne peuvent être satisfaites pour le seul Captrain France. Aussi, "nous venons de prendre des mesures fortes, la première s’étant concrétisée par la création d’une école de formation chez Railtraxx. Une autre mesure emblématique vise à assurer aux conducteurs embauchés en Espagne une évolution de carrière. Ainsi, des passerelles pourraient être mises en place pour leur donner la possibilité d’évoluer par la suite sur des TGV Ouigo espagnols", conclut Nicholas Giraud.

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