Comme chaque année, le cabinet de conseil Eurogroup Consulting dévoile un portrait-robot du comportement des chargeurs en combinant deux baromètres : l’un dédié au transport ferroviaire et combiné, l’autre au transport maritime. Une tendance générale s’y dégage : "Les efforts des acteurs du ferroviaire sont globalement salués en matière de qualité de service. ( …) En revanche, les chargeurs estiment que la performance des compagnies maritimes s’est dégradée", indique l’étude.
Autre fait marquant relevé par l’étude : un impact de la crise sanitaire jugé négligeable par les donneurs d’ordres qui considèrent que le secteur à fait preuve de résilience et que ses effets sont derrière eux.
Le ferroviaire plébiscité
Longtemps décrié, le ferroviaire semble avoir redoré son blason auprès des chargeurs. En effet, pour l’organisation des flux de transport ferroviaire conventionnel, le baromètre met en avant une utilisation accrue aux intermédiaires, dont les commissionnaires de transport (+ 25 %) et les transporteurs (+ 13 %). Même si cette tendance a progressé, les chargeurs favorisent davantage le lien direct avec les entreprises ferroviaires.
En matière de transport combiné, l’offre ferroviaire est jugée plus compréhensible et plus lisible qu’auparavant, "malgré un niveau toujours assez bas par l’adéquation entre l’offre et les besoins (27 % sur le conventionnel, 39 % sur le combiné), avec 58 % des clients qui trouvent l’organisation du système fret en France compréhensible et lisible".
Côté qualité de service, 18 % des répondants jugent la qualité du service meilleure qu’en 2020. Le secteur ferroviaire, en particulier pour le conventionnel, enregistre un gros satisfecit – 65 % satisfaits ou très satisfaits sur le conventionnel contre 26 % en 2020. "Cette nette progression peut trouver sa source dans le ralentissement du transport de voyageurs au plus fort de la crise sanitaire", explique l’étude.
Le maritime sous influence
Si le ferroviaire semble avoir le vent en poupe, l’expérience maritime des chargeurs cette année semble avoir du plomb dans l’aile. En effet, pour 64 % d’entre eux, le niveau de service des armateurs a été en deçà de leurs attentes. Pour autant, 44 % ont vu leurs flux maritimes augmenter au 1er semestre 2021 et 98 % déclarent avoir vu leur budget de transport maritime augmenter.
Là aussi, le recours à un intermédiaire de transport, en l’occurence un commissionnaire de transport, se vérifie chez 38 % des répondants. "Les donneurs d’ordres cherchent majoritairement à influencer les décisions de ce dernier. Ainsi, 92 % du panel cherche à discuter, voire influencer le choix du port et 70 % du panel cherche à influencer le choix de la compagnie maritime", indique le baromètre. Une influence qui porte bien souvent sur le coût du pré et post-acheminement ou celui du fret maritime.
