Un second round de grèves des cheminots vient de s’achever en Allemagne. Mais le conflit est loin d’être résolu entre la direction de la compagnie nationale, Deutsche Bahn, et le syndicat des cheminots, GDL. Le fret ferroviaire, quasiment à l’arrêt pendant quatre jours autour du 25 août, est menacé de nouveaux arrêts de travail dans les semaines à venir.
Le conflit social entre Deutsche Bahn et le syndicat GDL porte sur les salaires. Les salariés réclament 1,8 % de hausses de salaires cette année, 1,4 % l’an prochain et une prime covid de 600 € par salarié. La direction veut un gel des salaires cette année, et des hausses moindres en 2021. Ce conflit affecte aussi le trafic des passagers grandes lignes et les transports interurbains. Plus de 9 000 employés, dont les conducteurs de trains mais aussi d’autres catégories de salariés, ont cessé le travail, selon GDL. Le mouvement avait été approuvé par 95 % des syndiqués.
10 % du trafic immobilisé
La direction de DB Cargo, filiale marchandises de Deutsche Bahn, a confirmé que 10 % du trafic s’était trouvé immobilisé à l’occasion de cette seconde vague, avec un "engorgement jusque dans les gares de triage". 220 trains de DB Cargo étaient affectés par des retards liés au mouvement, à travers tout le pays. "Nous continuons à faire passer en priorité les transports de marchandises de première nécessité, ceux qui livrent les centrales électriques et les gros sites industriels. Ce mouvement peut avoir des conséquences massives sur l’approvisionnement et l’industrie en Europe", souligne DB Cargo dans un communiqué, précisant coopérer pour l’occasion avec des sociétés de chemin de fer allemandes et européennes pour limiter l’impact du mouvement
"Un mauvais signal au mauvais moment"
Les trains nationaux, qui ne circulent pas le week-end, ont été moins affectés par la grève des conducteurs que les transports internationaux, qui ont malgré tout, dans leur majorité, pu être acheminés jusqu’à proximité de leur point d’arrivée, ce qui a permis de limiter les retards de livraison.
La grève des conducteurs de trains a suscité de vives réactions du côté des milieux d’affaires et des industriels. "C’est un mauvais signal au mauvais moment, estime le président de la confédération patronale de l’industrie allemande BDI, Siegfried Russwurm. Une interruption des chaînes d’approvisionnement en raison de grèves prolongées met en danger la reprise de l’économie après la pandémie. La chimie, l’automobile et la métallurgie sont parmi les branches les plus touchées."