Boeing a déjà connu des temps meilleurs. Celui qui court depuis le 13 septembre 2024, date de mise en grève de quelque 33 000 ouvriers, est assurément l’un des plus difficiles.
C’est dans ce contexte qu’il vient de prononcer l’arrêt de production de son Boeing 767-300F. Il interviendra en 2027 et s’accompagnera de la mise en œuvre d’une provision de 400 millions de dollars.
Vingt-huit appareils à produire. L’arrêt du programme B767F est tout sauf une surprise. Le carnet de commandes de cet appareil – commercialisé à 279 exemplaires - s’est progressivement asséché jusqu’à ne plus comporter que 28 appareils au 30 septembre 2024. Ces avions sont destinés aux expressistes UPS et FedEx. Il n’y a eu aucune commande pour ce type d’appareils en 2023 et 2024.
En outre, des problèmes qualité ont entraîné la mise en pause des livraisons en 2023. Rappelons ici que le Sénat américain avait initialement donné son accord pour la prolongation de la production de l’appareil malgré l’entrée en application de nouvelles règles plus contraignantes concernant ses émissions polluantes et sonores à compter du 1er janvier 2028.
Cette dérogation dont aurait pu bénéficier le 767F devait courir jusqu’au 1er janvier 2033. Pour combler le futur vide laissé par l’arrêt du programme au sein de sa gamme d’avions cargo, Boeing pourrait envisager de créer une version freighter de son Boeing 787.
Nouveau retard pour le B777-8F. Boeing a, par ailleurs, décidé de reporter d’un an les livraisons de son tout nouveau B777-8F. Les premières livraisons devraient donc intervenir en 2028. Fâcheux alors qu’Airbus prévoit de son côté de livrer ses premiers A350F début 2026. Le constructeur européen connait également des retards. Les premières livraisons étaient, en effet, initialement prévues à la fin de l’année 2025.
Une baisse d'un quart. Présenté comme offrant une capacité presque identique à celle du Boeing 777-400F qu’il remplacera pour partie, le Boeing 777-8F offrira des consommations, des émissions et des coûts d’exploitation en baisse d’un quart par rapport à son prédécesseur.
Il sera capable de transporter 112,3 tonnes de fret sur 8 167 km. Ces capacités sont à comparer avec celles de l’Airbus A350F qui pourra, de son côté, acheminer 111 tonnes de fret sur 8 700 km.
S’agissant du volume offert par les deux appareils, un incontestable atout à l’heure du développement rapide de l’e-commerce, l’appareil américain présente un volume de 766 m3 alors que son concurrent européen dispose de 715 m3. Ainsi, le Boeing 777-8F peut emporter 31 palettes sur le point principal et 13 alettes et du cargo en vrac en soute.
En attendant, Boeing continue de vendre son B777F comme des petits pains. Son carnet de commandes s’élève à 380 exemplaires, 275 ayant déjà été livrés au 30 septembre 2024.