Fébrile en mars, le fret express sur l'aéroport de Marseille-Provence décroche en avril

Confronté à une perte mensuelle de 13 millions d'euros (M€) de chiffre d’affaires résultant de l’arrêt des vols passagers, l’aéroport a mis en place un plan drastique d’économies avec la fermeture de deux terminaux sur trois et a mis 80 % des effectifs en chômage partiel, arrêt de travail pour garde d’enfants.

Crédit photo AMP
Reflet d’une activité économique quasiment au point mort en raison de la pandémie de Covid-19, le fret express traité sur la plate-forme aéroportuaire de Marseille Provence s’effondre en avril 2020 avec une chute de 50 %, après un mois de mars déjà en repli de 25,8 %. Quant au cargo, il se résume à quelques vols charters médicaux. La plate-forme, qui a traité près de 60 000 tonnes de marchandises en 2019, s’apprête à traverser une zone de turbulences financières.

"En période de crise, le fret aérien joue un rôle essentiel. Les compagnies traitent des vols dans des conditions difficiles. Les opérateurs sont des héros", souligne Philippe Bernand, président du directoire de l’aéroport Marseille-Provence. Ainsi l’aéroport, tombé en quelques semaines de 150 à 5 vols passagers par jour, assure en complément quelques vols spéciaux de rapatriement sanitaires et des opérations tout cargo. 

Entre le 10 et le 22 avril, quatre freighters se sont posés sur le tarmac phocéen en provenance de Shanghai, chargés de matériel médical et de masques. Des vols supervisés par Bolloré. "Nous devrions recevoir entre 5 et 6 vols supplémentaires", annonce le directeur marketing de la plate-forme, Julien Boullay.

Un trafic annuel difficilement prévisible

Interrogé sur l’impact du report des achats sur Internet sur les volumes de fret express, il estime que la "hausse des ventes en lignes en mars et en avril et l’augmentation du transport de matériel médical ne permet pas de compenser la chute du fret issu des activités économiques normales".

Interrogé sur les perspectives annuelles, le dirigeant se dit dans l’incapacité de faire des prédictions quant au trafic annuel. Pour rappel, en début d’année, l’aéroport avait annoncé des chiffres record avec 59 700 tonnes traitées (+ 5,3 %).

Une perte mensuelle de 13 M€

Confronté à une perte mensuelle de 13 millions d'euros (M€) de chiffre d’affaires résultant de l’arrêt des vols passagers, l’aéroport a mis en place un plan drastique d’économies avec la fermeture de deux terminaux sur trois et a mis 80 % des effectifs en chômage partiel, arrêt de travail pour garde d’enfants…

L’aéroport, qui a annoncé la suspension de ses investissements visant à accroître sa capacité d’accueil des avions, a souscrit 25 M€ d’emprunts en mars et envisage de faire appel à l’État à la fois pour obtenir un prêt garanti et pour financer en 2020 les missions régaliennes de sureté aéroportuaire qui représentent un coût fixe de 7 M€ par mois.  

 

Masques : à chacun sa filière et son logisticien

Après s’être fait réquisitionner en avril par le préfet du Grand Est les masques commandés en Chine, la présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille a sécurisé ses arrivages en faisant appel à Bolloré Logistics. Quatre appareils se sont posés en seulement quatre jours sur le tarmac de Marignane. 5 millions de masques sont arrivés le 22 avril dernier en Provence. De son côté, le président de la Région Sud, Renaud Muselier, a opté pour une solution logistique passant par l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle dans le cadre d’un pont aérien entre la France et la Chine supervisé par Ceva. Un full charter d’Air France de 600 m3 s’est posé le 12 avril à Paris CDG pour acheminer 16 millions de masques dans le Sud. Une commande globale de 25 millions de masques a été passée par la Région Sud aux fournisseurs chinois pour équiper les personnels soignants, les pharmaciens, les forces de l’ordre et communes de moins de 20 000 habitants. "Nous avons lancé une centrale d’achat permettant aux entreprises de se servir de cette logistique pour commander 10 000 ou un million de masques. C’est l’assurance d’une filière efficace. Nous avons réglé les modalités avec les représentants de Ceva. On ne peut pas nous doubler, ni perdre notre marchandise", a assuré le président de la Région Sud le 23 avril.

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