Sébastien Verzeaux, Eckes Granini France : "Notre prestataire a dû augmenter sa capacité de stockage"

Supply Chain Magazine : La nouvelle ligne de production permet de traiter jusqu’à 24 000 litres à l’heure, contre 10 000 pour l’ancienne. Pourquoi cette évolution ?

Sébastien Verzeaux : Berceau historique de la marque Joker, l’usine de Mâcon produit l’ensemble des jus pour le territoire français, sous les marques Joker, Pago, Réa et Granini. Constatant que l’Hexagone est plus friand des "purs jus" que les autres pays, nous voulions augmenter notre capacité de production sur ce produit. Nous avons donc investi 20 millions d’euros pour la modernisation de l’une de nos 5 lignes de production. Cet investissement vient compléter un plus vaste programme engagé en 2008, 5 ans après la reprise de l’entreprise familiale Joker par le groupe familial allemand Eckes-Granini.

Ces 20 millions d’euros ont servi à la fois à la construction d’un nouveau bâtiment de 3 000 m2, portant la surface totale couverte du site à 48 000 m2 (80 000 au total), ainsi qu’à l’acquisition des équipements industriels.

Pour l’instant, la ligne n’est pas à plein régime, mais à terme, elle pourra embouteiller 24 000 bouteilles de "pur jus" par heure, contre 10 000 avec l’ancienne ligne. Notre capacité de production est donc aujourd’hui d’environ 200 millions de bouteilles par an, tous jus confondus, contre 180 auparavant.
 

S. C. M. : Même si la montée en cadence va se faire progressivement pendant un an, quelles sont d’ores et déjà les conséquences pour la logistique de Eckes-Granini France ?

S. V. : Nous anticipons une hausse de notre production dans les mois/années à venir. Nous avons donc investi une partie de ces 20 millions d’euros – 700 000 € – dans la construction d’une deuxième passerelle, où transitent chaque jour par convoyeur nos palettes de jus de fruits, depuis notre usine jusque dans l’entrepôt de notre prestataire logistique, Alainé, situé à quelques centaines de mètres. Il s’agit de la seule plate-forme logistique de la filiale française, même si quelques bouteilles partent également d’une usine gérée en comanufacturing, avec LSDH – la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel –, qui embouteille d’autres marques de jus de fruits et de lait.

Autre évolution liée à notre ambition de croissance sur le marché des "purs jus", le groupe Alainé est en train d’étendre son bâtiment de 9 000 m2, portant sa surface à 30 000. La capacité de stockage passe ainsi de 27 000 palettes à 47 000, grâce également à une semi-automatisation avec des racks à accumulation et des navettes shuttles, fournis par Mecalux.

L’objectif reste d’avoir environ 30 jours de stocks chez Alainé, représentant, selon les saisons, de 20 à 40 000 palettes.

Du fait de cette augmentation de surface, sans que notre production soit encore à son maximum, le groupe Alainé a ouvert son entrepôt à un autre client, spécialisé dans le vin, et nous sera à nouveau entièrement dédié quand cela sera nécessaire.
 

S. C. M. : Qui sont les clients vers qui vous expédiez ces 180 millions de litres de jus de fruits chaque année ?

S. V. : Nos clients sont les grandes et moyennes surfaces, à 55 %, la consommation hors domicile à 35 %, notamment pour les marques Pago et Granini dans des bouteilles en verre, et nous expédions également 10 % de notre production dans d’autres pays.

Chaque jour, 45 camions quittent notre entrepôt de Mâcon, un chiffre qui pourrait être revu à la hausse dans les prochains mois, au fur et à mesure de la montée en cadence de notre nouvelle ligne de production.