Cela fait un an que Marionnaud a lancé un programme de collecte et de recyclage des produits de beauté vides en France. Selon l’enseigne de parfumerie du groupe Watson, 200 000 clients ont rapporté 300 000 flacons en verre durant cette période (soit 50 tonnes) et 10 tonnes d’autres cosmétiques (pots de crème, rouge à lèvres, etc) dans des contenants en plastique dans les 512 points de vente de la chaine, avec un fort pic de passages fin 2016, lors des achats de Noël.
C’est moins que les 160 tonnes espérées lors du démarrage de l’opération, mais Marionnaud maintient ce programme et lance en avril “Un mois de recyclage”, avec PLV en magasins, pour sensibiliser ses clients à cette problématique, en doublant les points de fidélité (50 au lieu de 25 depuis le début de cette opération) et en maintenant les - 20 % de réduction pour un achat en magasin supérieur à 10 €.
Un exemple suivi
Le distributeur ne précise pas combien de ses clients ont réglé un achat lors de leur venue en magasins pour rapporter des produits de beauté vides, ni combien lui coûtent ces remises et les millions de points de fidélité distribués. Néanmoins, Marionnaud signale que près de 8 Français sur 10 déclarent vouloir se rendre dans une enseigne de beauté qui proposerait le recyclage des produits de beauté.
Le concurrent Sephora (LVMH), qui recycle depuis 2010 ses testeurs obsolètes (200 tonnes/an), s’est aussi lancé dans un programme de recyclage des flacons de parfums qui donne droit à une réduction de 20 % sur un achat de parfum. Nocibé lui a emboité le pas.
Les produits usagés intégrés aux flux retour
“Notre objectif était de mettre en place un processus de tri/collecte et recyclage fluide avec Veolia, ce qui a été le cas”, fait remarquer le responsable logistique de Marionnaud, François Cabirol.
Les produits usagés sont triés sur les points de vente, avec les flacons de parfum d’un côté dans des cartons de livraison réutilisables et les produits de beauté et de soin de l’autre. Une fois par mois, ces volumes sont intégrés aux flux retour des produits invendus ou abîmés jusqu’à l’unique entrepôt français de la chaîne, à Châtres (Seine-et-Marne), exploité par ID Logistics.
Cette mutualisation augmente le taux de remplissage des camions envoyés par Geodis et, depuis septembre 2016, également par Heppner. “Veolia nous avait donné des procédures strictes pour le tri en magasin, qui ont été respectées à la lettre par nos équipes formées pour cela. Si bien que les mesures de contrôle de ce tri qui avaient été mises en place sur l’entrepôt, sur l’espace de stock tampon dédié, ont pu être levées”, se félicite François Cabirol.
Une dépense plutôt qu'un gain financier
Sur la plate-forme logistique de Châtres, les deux types d’articles sont regroupés séparément dans de plus grands cartons et dès qu’un semi-remorque (une trentaine de palettes de flacons en verre par exemple) peut être chargé, Veolia procède à l’enlèvement.
Les emballages en plastique partent dans un centre de valorisation de Veolia à Montereau, près de Châtres, pour être incinérés. La chaleur produite est réutilisée pour créer de l’énergie électrique ou thermique. Le verre est expédié dans une usine de recyclage d’un partenaire de Veolia dans l’est de la France, où il est broyé et fondu pour recréer des bouteilles, des flacons, etc.
Eviter le stockage et baisser le bilan carbone
“Cet accord avec Veolia est plus une dépense pour nous qu’un gain financier”, précise François Cabirol. Veolia certifie la démarche et fournit une traçabilité et des indicateurs de performance sur les volumes recyclés et valorisés.
Marionnaud réfléchit maintenant avec Veolia à la possibilité de ramasser les produits à recycler directement en magasins, par régions ou par département, chaque semaine, et donc de ne plus les faire transiter par son entrepôt national. Cela éviterait par exemple aux magasins de stocker un mois entier tous ces emballages, et de baisser le bilan carbone sur le transport.
