Metro France lance son format de proximité : le magasin compact

La grande distribution alimentaire a ses hypermarchés et ses supermarchés. Le grossiste Metro France a maintenant un format de 1 500 m2, plus petit que ses magasins entrepôts de 3 000, 6 000 et jusqu’à 15 000 m2, pour aborder des villes au potentiel plus réduit. Une première pour le groupe allemand. Les 3 premiers exemplaires de ce nouveau format ont été lancés à Alès (Gard), Montélimar (Drôme) et Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne) entre juin et septembre dernier.

Se rapprocher de ses clients

Le prochain est annoncé pour début 2018 à Carcassonne, mais le spécialiste du cash & carry pour le secteur de l’hôtellerie/restauration/café, les boulangers, épiciers, etc, en voudrait 16 autres avant fin 2018.

L’enseigne, qui compte désormais 97 entrepôts (dont 2 à Paris intra-muros), compte ainsi se rapprocher de ses clients : “Nous voudrions qu’ils ne soient pas à plus de 30 minutes de nos magasins, notamment pour nos produits frais. Et ce n’est pas encore partout le cas”, explique Dominique Aptel, le directeur supply chain de Metro France.

Reprendre de la part de marché

Ces nouveaux points de vente ne vont-ils pas cannibaliser les plus grands, entre lesquels ils viennent se glisser ? “Ce n’est pas le cas à Alès, où nous avons déjà un peu de recul, et qui est voisin d’un entrepôt plus grand à Nîmes. En se rapprochant de nos clients, on reprend de la part de marché à nos concurrents, car nos clients ne se servaient pas à 100 % chez Metro. Et ils ne tenaient pas non plus à rouler 60 à 70 km à chaque fois pour s’approvisionner”, ajoute Dominique Aptel.

Plus compact, ce magasin privilégie physiquement les produits pour les hôtels/restaurants/cafés, soit essentiellement le frais et l’ultra-frais (7 500 références), au détriment des transformateurs (boulangeries/pâtisseries/traiteurs) et des revendeurs (épiciers), qui peuvent malgré tout s’y déplacer. Car le point de vente a été renforcé en solutions digitales comme des bornes connectées à metro.fr et ses 100 000 références, les smartphones des vendeurs qui peuvent passer une commande ou consulter le stock.

Adapter sa logistique

Le distributeur a dû en partie adapter sa logistique pour accompagner cette réduction de format. “Notre schéma a été revu pour nos rayons épicerie, brasserie et non-alimentaire. Nous sommes passés d’un flux mi-stocké mi-cross dock à un flux 100 % stocké. Toutes nos livraisons sont désormais en A pour B, et sans minimum de commande”, souligne le directeur supply chain.

Quelques conditionnements ont été revus avec les fournisseurs, et le délottage est maintenant pratiqué. Il est par exemple possible de n’acheter qu’une bouteille d’alcool. Pour le frais et l’ultra-frais, Metro France n’a quasiment rien changé. 30 de ses 97 magasins entrepôts sont déjà livrés en A pour A, les autres en A pour B.

Une nouvelle plate-forme

Plus petits, ces magasins sont-ils réapprovisionnés plus souvent ? “Non”, répond Dominique Aptel, “les volumes sont aussi plus petits et, si besoin, nous adaptons la taille de nos camions afin d’optimiser le transport”.

Les 3 magasins compacts et le reste du réseau français sont livrés à 90 % depuis les plates-formes logistiques de Metro, toutes confiées à des prestataires. Pour le reste, des producteurs livrent en direct. En fruits et légumes par exemple, l’enseigne s’appuie sur 4 hubs en France. Pour la marée, tout part de Cherbourg, relié aux criées.

Metro va lancer une nouvelle plate-forme de 57 000 m2 à Mitry-Mory, connectée au réseau ferroviaire, qui approvisionnera les rayons brasserie et épicerie de tous ses points de vente en Île-de-France et dans le quart nord-est. Elle prendra la suite de deux autres sites, à Marne-la-Vallée (brasserie) et à Trappes (épicerie).