Mettre fin à la corvée de linge, et de façon écologique. Voilà l’ambition de Lavoir Moderne, entreprise créée en 2014.
"Jusqu’alors, la seule solution qui existait était le pressing : il fallait y aller, avec son ligne sale sous le bras, et faire attention aux horaires, rappelle Alphadio Olory-Togbe, président associé et fondateur de Lavoir Moderne. Désormais, il suffit de télécharger une application sur son mobile, ou aller sur notre site Internet, sélectionner l’heure à laquelle on attend qu’un « lavandier » vienne prendre le linge sale, puis quand il viendra le rendre, propre."
En scooter et sur cintre
La collecte par le "lavandier" – nom donné au livreur par Lavoir Moderne – se fait en scooter électrique et est organisée en tournée, avec 4 à 6 domiciles adressés. Détail étonnant, le scooter est équipé pour transporter des vêtements sur cintre…
Une fois complet, le scooter part vers l’un des trois ELU (établissements logistiques urbains) d’une centaine de mètres carrés, pour la prise de commande officielle : un message est envoyé au client pour lui signifier le nombre de vêtements pris en charge et le prix. "La commande peut être annulée à ce moment-là et le linge ramené à domicile, mais cela ne nous est arrivé qu’une seule fois en trois ans de phase pilote", assure Alphadio Olory-Togbe.
Aux alentours de minuit, les sacs de linge sont chargés dans un camion pour aller vers Pontoise, où se situent l’usine et l’entrepôt logistique de 500 m2 de Lavoir Moderne. Les vêtements y sont lavés et préparés pour le trajet retour, qui se fera dans les mêmes conditions qu’à l’aller. Ainsi, aucun transport à vide, puisque les véhicules, scooters ou camions, transportent soit du linge sale, soit du linge propre.
Une deuxième plate-forme à Amiens
Après trois ans de test dans le 15e arrondissement de Paris et un déploiement au reste de la capitale fin 2016, Lavoir Moderne entend en effet passer à la vitesse supérieure, grâce à une levée de fonds de 2 millions d’euros. Le parc de scooters électriques devrait ainsi pouvoir passer de 15 véhicules à 35 dès le mois de mai.
Dès 2018, Lavoir Moderne complétera également son organisation logistique par une deuxième plate-forme, de 6 000 m2, basée à Amiens (sur le site de Whirlpool qui fermera en juin 2018), "pour massifier et augmenter notre capacité de traitement". Pour faire face à une hausse de sa clientèle, le fondateur prévoit, de plus, d’augmenter le nombre de ses ELU à une vingtaine d’ici trois ans.
"Nos process de traçabilité devraient par ailleurs se simplifier d’ici 2018, grâce à des puces RFID spécialement développées pour notre activité, explique le fondateur. Aujourd’hui, les sacs contenant le linge, un par client, sont étiquetés pour être scannés à chaque étape de traitement. Avec la puce RFID à usage unique, nous n’aurons plus tous ces contrôles manuels à faire, l’information viendra à nous automatiquement et nous gagnerons ainsi beaucoup de temps…."
Proposer, à terme, une offre en Île-de-France
Les futurs développements de l’entreprise devraient donc permettre à Lavoir Moderne non seulement de proposer son offre plus largement en Ile-de-France, de réduire le prix au kilo (au lieu de 4 € actuels, la société proposera dès 2018 un tarif de 2,50 € pour le linge du quotidien), mais aussi de livrer plus vite, en passant de 48 h à une seule journée).
Alphadio Olory-Togbe ne doute pas du succès de son entreprise : "Aujourd’hui, il y a 600 pressings à Paris, dont un certain nombre ne devraient plus tarder à fermer avec la réglementation interdisant l’usage du perchloréthylène. Nous remplaçons la proximité proposée par ces commerces par la livraison à domicile et nous lavons le linge avec des produits biodégradables". Le marché des pressings parisiens représenteraient, selon lui, 250 millions d’euros. Lavoir Moderne vise 20 % de ce marché dans les 5 ans à venir.
