L’Américain Costco continue d’étendre son modèle en Europe. Après le Royaume-Uni, puis l’Espagne et enfin, en mai dernier, Reykjavik, en Islande, le géant mondial de la distribution (116 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2016) lance son format de magasin/entrepôt en France, avec un premier exemplaire à Villebon-sur-Yvette, au sud de Paris.
Rien à voir avec les grandes surfaces...
Retardée de plusieurs années par les recours de la grande distribution alimentaire française, Auchan notamment, qui est la locomotive d’une zone commerciale voisine, Costco propose une offre multimarque limitée à 3 500 références, en alimentaire et non alimentaire, mais sur presque 13 000 m2, la taille d’un hypermarché français.
Mais rien à voir avec ces grandes surfaces, car il faut avoir une carte de membre (36 € en France) pour pouvoir acheter – comme chez Metro qui ne s’adresse lui qu’aux professionnels – et tout est présenté sur des palettes, ou de façon très sommaire pour réduire au maximum les coûts d’exploitation. Et le stock est dans le magasin, sur racks, en grande hauteur.
À terme un entrepôt en France
“Nous ouvrirons sans doute notre propre entrepôt en France quand nous aurons 3-4 magasins en France”, explique Gary Swindells, le patron de Costco pour la France. “Pour l’instant nous travaillons avec Schenker au Havre et beaucoup de nos fournisseurs nous approvisionnent directement à Villebon.”
Situé le long de l’A10, le site est facilement accessible pour des camions, qui ont accès à plusieurs quais de livraison, à l’opposé de l’entrée des clients.
Les marchandises sont débarquées dans une petite zone de stockage tampon avant de rejoindre l’espace de vente, mais jamais dans la journée, quand les clients sont présents.
Des articles à l'unité, comme un kayak... ou un olivier
Les grands conditionnements sont une règle dans les 725 clubs/entrepôts de l’Américain, qui promet des prix cassés. La baguette de pain est vendue par 6, les piles électriques par 40, mais on peut trouver des articles à l’unité, du paquet de chips aux bijoux très chers, en passant par un kayak, un olivier de 20 ans ou un Levi’s 501.
Les meubles réfrigérés sont surmontés d’armoires de stockage cachées réfrigérées. Le magasin abrite aussi des ateliers de préparation visibles par le public pour les rayons viande et boulangerie.
Un partenariat avec Gégé
“Nous achetons localement ou en France, avec notre centrale d’achat mise en place, mais nos bureaux de Seattle nous relaient sur certains produits. Toutes les marques n’ont pas encore accepté de travailler avec nous pour la France”, indique Gary Swindells. Résultat, à Villebon, le client peut tomber sur des marques américaines dont il n’a jamais entendu parler, y compris la marque propre maison Kirkland, présente dans plusieurs univers, y compris dans le frais. Près des caisses, il a aussi accès à des boutiques d’optique, d’audition, de pneumatiques et à un stand de restauration frites/hot-dog.
Et juste avant la sortie, Gégé propose sa solution de transport pour le lourd et les gros volumes en Île-de-France. Lancée fin 2016 par la société francilienne Vir Transport, mongege.com met en relation des chauffeurs et des clients pour des enseignes comme Carrefour, Ikea, Conforama, Habitat, Boulanger, Jardiland ou La Compagnie du lit. Le partenariat avec Costco s’est mis en place après que sa responsable logistique a découvert l’application en faisant ses courses dans un Ikea.
Un deuxième site sous le coude
Costco espère réaliser rapidement un chiffre d’affaires de 120 millions de dollars dans ce premier site français. Il n’a toutefois pas encore réussi à atteindre les 30 000 cartes de membres qu’il s’était fixé. Après avoir échoué à s’installer à Bussy-Saint-Georges, il a sous le coude un 2e site pour lequel il devra aller chercher des autorisations d’ouverture. Le plan de développement sera réellement lancé si les chiffres sont au rendez-vous.
