Carrefour France s’active pour réduire de 30 % ses émissions de CO2 par palette transportée entre 2010 et 2025. “Nous les avons réduites de 14 % à ce jour”, affirme Jean-Philippe Mazet, le directeur transport de Carrefour France. “Pour faire le reste du chemin, nous comptons beaucoup sur le déploiement, d’ici à fin 2017, de 200 véhicules de livraison de nos magasins roulant au biométhane. On considère qu’un camion de ce type réalise une économie de 100 tonnes de CO2/an comparé à un camion diesel. Au total, cela fera donc une réduction de 20 000 tonnes l’an”.
270 points de vente parisiens livrés
Si l’opération est un succès, l’intégralité des 270 points de vente de Carrefour dans Paris intra-muros seront par exemple livrés avec ce carburant à fin 2017. Pour atteindre cet objectif, le distributeur participe au développement des stations bio-gaz naturel pour véhicules (Gnv), en soutenant Air Liquide dans l’ouverture ce mois-ci d’un site à Servon, en Seine et Marne, avant 4 autres en Ile-de-France (La Courneuve par exemple) sur le premier semestre et 4 à Lille, Lyon, Bordeaux et Marseille, avant la fin 2017.
La France est en retard sur ce plan par rapport à l’Italie ou à l’Allemagne, avec moins de quarante stations de gaz naturel sur le territoire, même si, comme Carrefour, Auchan, s’est lancé sur cette voie.
Le matériel gagne en autonomie
Bref, le réseau n’est pas encore dense, la rentabilité des stations est loin d’être généralisée, mais les matériels ont gagné en autonomie (500 km). Carrefour teste une station service de ce genre depuis 2011 à Lille, avec GNVert (Suez), qu’il va accompagner dans l’ouverture de 4 des 9 stations à venir, Air Liquide se chargeant des 5 autres. “Nous avons signé des contrats de référencement avec Air Liquide et GNVert, ce qui veut dire que nous avons négocié un tarif pour nos transporteurs qui se rendront dans ces stations et des volumes (centaines de milliers de litres) pour ce carburant moins cher que le gasoil”, explique Jean-Philippe Mazet.
De la même façon, l’enseigne a signé des contrats de référencement avec Iveco et Scania pour l’achat, par ses transporteurs, de ces camions roulant aux biocarburants, qui sont plus chers.
35 transporteurs sélectionnés
Carrefour n’est donc pas investisseur dans cette opération tripartite, mais ses contrats de transport passent de 3 à 6 ans pour ceux qui adoptent les nouveaux matériels. “Nous avons sélectionné 35 transporteurs sur la centaine avec lesquels nous travaillons”, comptabilise Jean-Philippe Mazet.
Autres incitations, les stations sont situées à proximité (2 km maximum) de l’une des 65 plates-formes logistique de Carrefour en France (7 500 livraisons/jour), qui passent progressivement à une logique multiformats (livraison de toutes sortes de magasins, hypermarché, supermarché, supérettes). Elles sont aussi équipées pour alimenter en azote les camions frigorifiques équipés de groupes froids cryogéniques. Et elles sont ouvertes à tous les transporteurs intéressés, que ce soit pour des semi, des porteurs ou des véhicules légers, même si 3 ou 4 pistes sont réservées à ceux de Carrefour.
Le distributeur a testé plusieurs technologies pour ses livraisons par route depuis 2011 (hybride, électrique, etc), mais constate que le biométhane est “la plus efficace, comparé même au méthane, et y compris au niveau de la réduction des nuisances sonores”.
