Ordonnances Macron : les syndicats du transport s'énervent, les organisations patronales aussi

Les organisations patronales ont vivement réagi aux arguments utilisés par les organisations syndicales pour appeler à la mobilisation.

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Les tensions s'exacerbent autour des ordonnances Macron. Les syndicats de salariés déplorent la surdité du gouvernement. Quant aux organisations patronales, elles s'inquiètent des conséquences économiques des grèves annoncées et dénoncent les "fausses allégations" des syndicats sur certains points. 

Le ton monte dans le transport routier de marchandises. Les syndicats CGT et FO, qui avaient donné le coup d'envoi des manifestations contre les ordonnances Macron le 12 septembre, réitèrent avec un appel à la grève reconductible à compter du 25 septembre, confirmé à l'issue d'un entretien jugé infructueux le 20 septembre avec des représentants du ministère des Transports et du ministère du Travail.

Multiples appels à la mobilisation

Mot d'ordre des deux organisations syndicales : le retrait de ces ordonnances, mais aussi de la loi El Khomri, ainsi que des revendications spécifiques au transport routier. FO remet ainsi sur le tapis la création d'un permis professionnel et la sécurisation du congé de fin d'activités.

De leur côté, la CFTC et la CFDT s'étaient mobilisées le 18 septembre et attendaient des réponses du gouvernement à leurs revendications. Selon l'Union fédérale Route FGTE-CFDT, ces réponses ne sont pas venues. Le syndicat appelle donc à "investir les routes de France le 10 octobre" et en attendant, invite ses militants au rassemblement confédéral prévu le 3 octobre.

Les organisations patronales dénoncent des contre-vérités

Ce durcissement commence à inquiéter les organisations patronales, qui se soucient d'abord des conséquences que pourraient avoir ces mouvements sur l'économie du pays. "Irresponsable", tonne l'OTRE, tandis que la FNTR et TLF demandent aux pouvoirs publics que "tout soit mis en œuvre pour maintenir l'activité économique du pays".

Au-delà de cet enjeu, les organisations patronales ont vivement réagi aux arguments utilisés par les organisations syndicales pour appeler à la mobilisation. L'OTRE dénonce "le discours de certains syndicalistes qui (...) manient les inexactitudes quand ce n'est pas carrément le mensonge pour exciter les peurs et les inquiétudes des salariés du transport routier".

La FNTR et TLF sont sur la même longueur d'onde, évoquant des allégations fausses. Ainsi sur les primes d'ancienneté. "Il n'existe pas d'obligation de verser une prime d'ancienneté dans les transports routiers de marchandises. En revanche, il existe une majoration des minima conventionnels en fonction de l'ancienneté, qui ne pourra pas être remise en cause par les accords d'entreprise", souligne la FNTR, rappelant que "les salaires minima hiérarchiques visés par l'ordonnance renforçant la négociation collective font partie des 11 thèmes pour lesquels l'accord de branche va continuer à prévaloir sur l'accord d'entreprise."

"De la même façon, il sera totalement impossible déroger aux temps de conduite, tout comme aux temps de repos et de pause", renchérit l'OTRE.

Des craintes bien réelles

Dans un secteur où 80 % des employeurs sont des PME de moins de 20 salariés, les craintes sur la future capacité de négocier, en l'absence de représentant syndical, sont pourtant bien réelles. La disparition des CHSCT suscite aussi une grande inquiétude sur les conditions de travail. Autant de peurs que le gouvernement va devoir s'atteler à désamorcer, s'il ne veut pas voir la grève du 25 septembre prendre de l'ampleur.

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