Le marché du transport routier entre crise économique et concurrence étrangère

À l’instar de la longue distance, l’activité internationale du pavillon tricolore a dévissé de 73,4 % entre 1996 et 2016. Là aussi, ce repli est favorisé par la concurrence des pavillons étrangers puisque la part du cabotage représente 6,3 % de l’activité nationale réalisée en France en 2016,

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Le Commissariat général au développement durable vient de publier une étude sur les impacts de la crise économique et de la concurrence dans le transport routier de marchandises. Balayant la période 1996-2016, ce document observe notamment un essor du cabotage des pavillons étrangers et la montée en puissance de l’activité des véhicules utilitaires légers.

Le Commissariat général au développement durable vient de publier une étude  sur les impacts de la crise économique et de la concurrence dans le transport routier de marchandises. Balayant la période 1996-2016, le document revient sur le pic d’activité rencontré en 2007 puis l’effondrement qui s’en est suivi en 2009. Il observe aussi un essor du cabotage des pavillons étrangers et la montée en puissance de l’activité des véhicules utilitaires légers.

Du trio de tête à la 5e place

Dans son analyse, le document constate un recul du TRM tricolore au classement européen, passant du deuxième ou troisième rang européen au début des années 2000 au quatrième rang avec la crise économique et le développement des activités du pavillon polonais. Se spécialisant dans les transports internationaux de longue distance, "le pavillon polonais a connu une croissance très rapide sur les dix dernières années qui l’a propulsé à la deuxième place des pavillons européens dès 2012. Il a été épargné par les effets de  la crise économique de 2009", note l'étude.

En 2016, le pavillon français perd une place supplémentaire pour finir au cinquième rang derrière l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et le Royaume-Uni.

Un pic en 2007

En vingt ans, l'activité du transport routier français a globalement reculé de 13,6 %, passant de 180,2 milliards de tonnes-kilomètres en 1996 à 155,8 milliards de tonnes-kilomètres en 2016. Si le recul prend fin en 2016, le tonnage transporté reste lui quasi stable entre 1996 et 2016.

De leur côté, les activités pour compte d’autrui et pour compte propre se sont réduites d’environ 15 % mais leurs évolutions sont presque opposées sur la période étudiée. Ainsi, la hausse d’activité pour compte d’autrui de la fin des années 1990 s’est manifestée par une baisse de celle pour compte propre. Même scénario en 2007, où le pic d’activité n’a eu lieu que pour le compte d’autrui. "Après la crise économique de 2009, des entreprises décident d’internaliser leur transport de marchandises", explique l’étude. À partir de 2013, l’activité pour compte propre progresse, alors que celle pour compte d’autrui diminue.

Un recul de la longue distance

Sur la période couverte par l’étude, l’activité longue distance a reculé de manière continue pour perdre la moitié des tonnes-kilomètres effectuées. Plus précoce et plus rapide, c’est l’activité en compte propre en longue distance qui été la première touchée, avec une réduction de moitié entre 1996 et 1999.

Sur la courte distance, le ralentissement a lieu après le pic de 2007, malgré une reprise ponctuelle en 2010 et en 2011. La part des longues distances dans l’activité régresse de 40,6 % en 1996, contre 25,3 % en 2016 au profit de celles des trajets plus courts.

L’essor du cabotage étranger

À l’instar de la longue distance, l’activité internationale du pavillon tricolore a dévissé de 73,4 % entre 1996 et 2016. Sur cette période, la part de l’activité internationale dans l’ensemble de l’activité du pavillon français est ainsi passée de 24,3 % en 1996 à 7,5 % en 2016. Là aussi, ce repli est favorisé par la concurrence des pavillons étrangers puisque la part du cabotage représente 6,3 % de l’activité nationale réalisée en France en 2016, contre moins de 1 % avant l’an 2000. Un scénario qui se décline à l’échelle européenne puisqu’en 2016, sa part reste élevée en Allemagne (5,9 %), en Autriche (5,8 %) et en Belgique (6,5 %).

Baisse des trafics

En vingt ans, le trafic des poids lourds a chuté de 12 %, passant de 19,1 milliards de kilomètres parcourus en 1996 à 16,8 milliards en 2016. Une tendance également observée en termes de kilométrage annuel moyen des poids lourds, en diminution de 12,7 % sur la période étudiée. Toutefois, cette évolution diffère selon le type de véhicule puisque "le kilométrage parcouru par les camions a diminué de 29,3 %, alors que celui des tracteurs routiers ne baissait que de 1,2 %", souligne l’étude.

Seule réelle progression constatée dans cette étude : celle du parc des poids lourds immatriculés en France métropolitaine, de quinze ans ou moins, passé de 420 000 à près de 480 000 véhicules entre 1997 et 2002.

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