PRÉSIDENTIELLE 2017 : les transporteurs scrutent les propositions des finalistes

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A l'entre-deux tour, l'Officiel des Transporteurs a donné la parole aux chefs d'entreprise.

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Risque de libéralisation du travail, desserrement du temps de travail, tentative de limitation du dumping social… En cette période d'élection, l'Officiel des Transporteurs a donné la parole aux chefs d'entreprise.

En cette période préélectorale, les mesures économiques et sociales, passées ou annoncées par les candidats, sont scrutées par les transporteurs. Lionel Daziano, gérant des Transports Daziano et Fils exprime une crainte à l’égard des positions exprimées par le candidat Emmanuel Macron : qu’il abandonne des pouvoirs excessifs aux chefs d’entreprise en matière d’organisation du travail. "La liberté et les responsabilités qui leur seraient données de déterminer et de régir le cadre du travail risquent de nous pénaliser, en exacerbant les distorsions de concurrence entre nous. Les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne selon les syndicats présents en leur sein et selon les régionsune inspection du travail peut valider un accord d’entreprise qu’une autre refusera".

La libéralisation du travail

L’ubérisation de l’économie, source d’inquiétude dans le secteur, apparaît comme l’un des sujets les plus surveillés de la campagne. Ainsi, la libéralisation du travail, soutenue par le candidat du mouvement En Marche ! rend les transporteurs dubitatifs. Pour Nicolas Grimaud, dirigeant des Transports Grimaud, "ce programme prône l’ubérisation totale, les travailleurs détachés, le travail à l’étranger".

De son côté, Xavier Cœur, patron d’une entreprise, qui emploie 70 personnes, reste ainsi "méfiant vis-à-vis d’une libéralisation excessive. On a assez vu, avec les taxis, ce qu’une déréglementation à outrance provoquait. Nous sommes déjà bien concurrencés par les véhicules moins de 3,5 t. Ce fléau va-t-il encore empirer ?"

"Un désserrement du temps de travail serait bénéfique, estime le transporteur.  Et surtout un retour à des heures supplémentaires défiscalisées qui abaisserait le niveau des charges -  nos conducteurs sont à 200 h mensuelles  - permettrait peut-être de remotiver le personnel", note-t-il. À condition, toutefois, "d’engranger assez de travail pour pouvoir les octroyer", nuance Lionel Daziano.

Limiter le dumping social

De son côté, Jacques Portal, P-dg des Transports Georges Portal, essaie via son adhésion à l’OTRE de faire valoir "les injustices au sein de l’Europe" concernant les travailleurs détachés. Le dirigeant qui emploie 120 salariés dont 105 conducteurs défend sur ce point les tentatives du président François Hollande visant à limiter le cabotage et le dumping social via la loi Savary.

Si la fermeture des frontières n’est pas une solution à ses yeux, il plaide pour des mesures permettant aux entreprises du secteur de retrouver leur compétitivité, y compris à l’international. Un autre point positif issu du quinquennat, la mise en place du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), laisse néanmoins le transporteur dubitatif quant à l’avenir de la mesure. "Les entreprises en ont toutes profité mais l’ensemble des candidats reste évasif sur le sujet, sans avancer de chiffre", déplore Jacques Portal.

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