Pendant que la France planche sur sa politique de mobilité en pensant surtout aux voyageurs, le Benelux fait de même... en faisant du transport et de la logistique un élément clef de la stratégie. Les ministres des Transports de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg ont présenté le 5 mars la "feuille de route Benelux mobilité" pour les 4 années à venir, à l'issue d'une réunion qui se tenait au secrétariat général de l'Union Benelux à Bruxelles.
La ligne politique est claire : le Benelux entend "préserver et renforcer son excellence logistique" tout en réduisant "les effets négatifs qui l'accompagnent". Et pour y parvenir, les États concernés font de leur coopération un élément indispensable. Trois axes stratégiques ont été identifiés : accessibilité, durabilité et innovation.
La congestion, une menace sérieuse
"Au cours de la période écoulée, la coopération Benelux en matière de transports était concentrée spécialement sur le transport routier, ce qui est fort logique vu l'importance de ce secteur (...). Toutefois, le réseau routier atteint un degré croissant de saturation et la congestion constitue une menace sérieuse pour le bon fonctionnement économique du pays", constate l'étude. En conséquence, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg entendent développer les opportunités offertes par leur "réseau navigable et ferroviaire très dense". Parmi les pistes à explorer figurent par exemple l'utilisation du chemin de fer sur des distances plus courtes ou encore l'amélioration des plannings logistiques au profit de l'utilisation de la navigation intérieure".
En projet pilote, des véhicules plus longs et plus lourds"
Avec leur pragmatisme coutumier, les pays du Benelux évitent toutefois toute diabolisation de la route. Leur coopération prévoit d'ailleurs le lancement "au plus vite" du projet pilote "en matière de circulation transfrontalière d'ensembles de véhicules plus longs et plus lourds", qui se prépare entre la Wallonie, la Flandre et les Pays-Bas. "Une concertation sera entamée le plus rapidement possible pour étendre l'essai à la Rhénanie du Nord-Westphalie", précise la feuille de route.
La coopération est également de mise en matière de durabilité. "Le Benelux continuera à promouvoir le déploiement d'un réseau de points de chargement et de ravitaillement pour les carburants de substitution, tant pour le trafic routier que pour la navigation intérieure", indiquent dans le document les trois États concernés, qui visent également "une plus grande uniformité concernant les zones environnementales".
Appliquer la lettre de voiture électronique à d'autres modes
La collaboration portera enfin également sur les projets d'innovation, de la lettre de voiture électronique à l'utilisation des drones. Sur le premiers points, les États suggèrent le lancement de projets pilotes pour appliquer la lettre de voiture électronique à d'autres modes que le transport routier. Sur le second point, ils soulignent la nécessité de coordonner l'évolution des réglementations lors de la mise en œuvre des nouvelles formes de transport et de mobilité.