Assises de la mobilité : une phase de réflexion sous haute contrainte financière

"Il n'est plus question de promettre sans financer", a souligné le Premier ministre Édouard Philippe en ouverture des Assises de la mobilité.

Crédit photo Anne Kerriou
Assurer le financement des infrastructures, inventer un modèle économiquement viable pour le ferroviaire… En ouverture des Assises de la mobilité, le Premier ministre Édouard Philippe n'a pas manqué de rappeler le cadre budgétaire serré dans lequel s'inscrit cette démarche.

"35 ans après la LOTI, le temps nous a semblé venu de réfléchir de manière à la fois très ouverte et très organisée à l'avenir des transports français". Le Premier ministre a affiché de grandes ambitions, en ouverture des Assises de la mobilité, le 19 septembre à Paris. Mais cette opération de dépoussiérage nécessaire, tant les attentes et usages ont évidemment évolué depuis ce texte de référence, se tiendra dans un contexte budgétaire tendu. Les marges de manœuvre sont étroites, notamment en matière de financement des infrastructures.

Des choix "sincères"

Le Premier ministre a insisté sur ce point : il n'est plus question de promettre sans financer. "Avec le président de la République, nous avons fait le choix inverse. Celui de la sincérité des des promesses, de la sincérité des financements, de la sincérité des intentions, de la sincérité des objectifs", a martelé le chef du gouvernement, soulignant que "les grands projets ne seraient sans doute plus proportionnels au nombre de kilomètres d'asphalte ou de rail".

Comment y parvenir ? Le Premier ministre s'est engagé à "faire mieux que de définir des priorités", en programmant les financements de manière précise, soutenable et dans la durée". Une mission qui relèvera du nouveau Conseil d'orientation des infrastructures, chargé de "proposer une planification capable de donner de la visibilité sur une dizaine d'années, tant sur les nouveaux projets que sur l'entretien du réseau".

... fondés sur l'utilité socio-économique

L'impopularité de la "pause" dans les infrastructures annoncée par Emmanuel Macron en juillet n'échappe évidemment pas à Édouard Philippe, qui compte sur le "discernement" du président du nouveau conseil d'orientation, Philippe Duron, pour mener à bien les travaux en se fondant sur l'utilité socio-économique des projets.

Le Premier ministre a tenu à évoquer en particulier deux projets emblématiques : Lyon-Turin et Seine-Nord. Concernant le tunnel ferroviaire, Édouard Philippe a rappelé que la France était engagée par un accord international. Le sujet sera évoqué le 27 septembre lors du prochain sommet franco-italien qui se tiendra à Lyon.

À propos du canal Seine-Nord, le chef du gouvernement a reconnu "le geste significatif" des collectivités territoriales. "Mais tout n'est pas réglé pour autant", a-t-il précisé, rappelant qu'une solution pour le transfert de gouvernance faisait l'objet d'une étude. "La décision n'est pas arrêtée, mais il y a une bonne volonté évidente de l'État et des élus locaux".

Assainir le modèle ferroviaire

La question du financement des infrastructures n'est pas le seul abcès budgétaire qu'entend crever le gouvernement en matière de politique des transports. En marge des Assises de la mobilité, il entend s'attaquer à des sujets connexes, à commencer par le modèle économique ferroviaire. Là encore, le Premier ministre semble décidé à mettre fin à des décennies de dette. L'ancien patron d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, se voit confier la lourde tâche de "proposer les conditions d'une transformation réussie du secteur ferroviaire". Les conclusions sont attendues après les Assises au premier trimestre 2018.

Des "plans d'actions pour le fret et la logistique"

D'autres "démarches de concertation" parallèles aux Assises de la mobilité sont prévues à l'automne, mais elles n'ont pas été détaillées par le Premier ministre. Concernant la politique maritime, Édouard Philippe a simplement annoncé une communication sur le sujet au mois de novembre. Il a également effleuré la question du fret et la logistique, qui figure bien à l'agenda, mais selon des modalités qui restent encore totalement floues. "Nous allons engager une réflexion sur la performance de cette filière, d'abord en tirant partie de tout ce qui a déjà été produit. L'objectif n'est pas de refaire du brainstroming mais d'avoir des plans d'action", a précisé pour sa part la ministre des Transports, Élisabeth Borne.

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