En Belgique, le transport fluvial marque le pas

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En Belgique, l’exercice 2019 s’est traduit pour le trafic fluvial par une diminution des volumes transportés. Le repli apparaît plus marquée en Wallonie qu’en Flandre. Toutefois, les conteneurs poursuivent leur essor dans les deux régions.

En Belgique, l’exercice 2019 s’est traduit pour le trafic fluvial par une diminution des volumes transportés. Des deux côtés de la frontière linguistique, on souligne que, malgré le tassement de 2019, le transport fluvial conserve toute sa pertinence en retirant de la route quelques millions de poids lourds. La Wallonie parle de 2 millions de camions (en comptant 20 tonnes par unité), la Flandre de 2,8 millions de véhicules (en comptant 25 tonnes par camion).

La Wallonie a souffert de la sécheresse

En Wallonie, le SPW (Service public de Wallonie) Mobilité et Infrastructures parle d’un « transport fluvial toujours performant » en 2019.

Il n’empêche que les volumes transportés sur le réseau navigable wallon sont repassés l’année dernière sous la barre des 40 millions de tonnes. A 39,13 Mt, le trafic est en perte de vitesse de 5,8 % par rapport à 2018 (41,54 Mt). Par rapport à 2017, quand il avait rebondi à 42,14 Mt et semblait repartir de l’avant, il affiche une perte de 3 Mt et de 7,1 %.

La tendance à la baisse qui s’était fait jour au second semestre de 2018, s’est maintenue sur l’ensemble de l’exercice 2019. Pour expliquer le recul global, le SPW signale que la sécheresse de 2018 dans le bassin rhénan peut avoir incité des secteurs comme la métallurgie et les carrières à faire d’autres choix en termes de répartition modale. En outre, la Wallonie a connu en 2019 un nouvel épisode de sécheresse qui a entraîné des restrictions de tirant d’eau limitant, de facto, la capacité de chargement des bateaux sur certains canaux.

Le tonnage moyen par bateau chargé a pourtant augmenté pour atteindre « un nouveau sommet » à 1 020 tonnes. Cela se répercute inévitablement sur le nombre de voyages effectués, qui est retombé à près de 67 500 voyages.

De 2018 à 2019, les importations (-10,7 % à 10,14 Mt) et le transit (-7,7 % à 12,68 Mt) ont été plus durement frappés que l’export (quasiment stable à 13,55 Mt) et le trafic intérieur (-5,8 % à 2,75 Mt). Parmi les catégories de marchandises, les minéraux et matériaux de construction (qui totalisent 15,94 Mt, soit 41 % du trafic total) sont au plus bas depuis la crise, alors que les engrais (3,58 Mt) enregistrent un nouveau record.

Pour la Flandre, une chute des échanges avec les Pays-Bas

Le bilan est également mitigé en Flandre. Le trafic total sur le réseau de De Vlaamse Waterweg s’est contracté de 2,6 % à 70,2 millions de tonnes, mais le gestionnaire des voies navigables souligne que 2018 avait été « une année record » avec 72,01 Mt.

La cause principale est à rechercher dans la chute de 9,4 % des échanges par la voie navigable avec les Pays-Bas, à la suite de la mise en place de nouvelles normes concernant les composés perfluorés, qui ont fortement perturbé les transports de matériaux de construction comme les terres de remblai.

Les chargements et déchargements sur le réseau flamand sont restés stables (+0,04 %), mais le transit s’est nettement infléchi vers le bas, dit encore De Vlaamse Waterweg sans donner de chiffres plus précis. Les tonnages étaient en hausse sur des axes comme le canal Gand-Ostende (+11,6 %) et la Lys (+3,6 %), mais ont baissé sur le canal Albert (-3,7 %) et l’Escaut supérieur (+5,3 %).

Des records dans les conteneurs

Tant en Flandre qu’en Wallonie, les conteneurs continuent leur progression, compensant, en partie, la décrue des trafics plus traditionnellement liés à la voie d’eau, un repli qui continue à freiner la croissance du mode fluvial.

En Wallonie, les 117 815 EVP transbordés sur les terminaux à conteneurs wallons constituent un septième record d’affilée. Le rythme d’expansion du trafic conteneurisé s’est toutefois très nettement ralenti par rapport à l’exercice précédent (+1 %).

La Flandre, pour sa part, réalise un dizième record consécutif dans le secteur du conteneur, avec une progression de 4 % à 887 580 EVP transbordés sur son réseau fluvial. Derrière ce très bon chiffre global se cachent des évolutions parfois très prononcées d’un axe à l’autre : si le trafic conteneurisé a gagné 9,5 % sur le canal Albert et 11,2 % sur la Lys (l’axe majeur côté flamand pour la relation avec la France), il a dégringolé de 21,2 % sur l’Escaut supérieur et de 46,3 % sur le canal Gand-Ostende (qui voit passé les conteneurs transportés par la navigation intérieure classique de et vers le port de Zeebrugge).

Il faudra voir dans quelle mesure le Coronavirus, qui ralentit sensiblement les échanges commerciaux avec la Chine et qui aura, de ce fait, des conséquences sur les flux de conteneurs en provenance de l’Asie dans les ports maritimes d’Anvers, Rotterdam et Zeebrugge, se fera sentir cette année sur ce trafic conteneurisé par la voie navigable.

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