Manque de capacités maritimes : la situation s'améliore

La pénurie de capacités maritimes constatée par les chargeurs depuis le mois de mars commence à se résorber.

Crédit photo © Anne Kerriou
Les difficultés d'accès aux capacités maritimes rencontrées depuis quelques semaines par les chargeurs semblent commencer à se résorber. Elles étaient notamment liées à la mise en place des nouvelles alliances maritimes à compter du 1er avril.

Confrontés à une pénurie de capacités maritimes entre l'Asie et l'Europe qui désorganisait significativement l'organisation des supply chains, les chargeurs avaient tiré fin mars la sonnette d'alarme. Il semble que la situation soit en train de s'améliorer. "Nous avons connu un pic de retards à l'embarquement début mai après des mois de mars et avril catastrophiques, mais les choses commencent à rentrer dans l'ordre", indique Fabien Becquelin, directeur des transports internationaux à l'AUTF (Association des utilisateurs de transport de fret).

Amélioration du respect des dates d'embarquement

Le Conseil des chargeurs européens (ESC, European Shippers' Council) a mis en place en avril un observatoire temporaire des trafics. "Nous mesurons notamment le décalage entre la date d'embarquement promise par l'armateur et l'embarquement réel. Mi-avril, en semaine 16, la moitié des embarquements se faisaient à la date prévue, 25 % avec une semaine de retard et 25 % avec deux semaines de retard. Nous constatons maintenant une nette progression. La semaine dernière, 60 % des embarquements ont eu lieu comme prévu, une peu moins de 25 % avec une semaine de retard et environ 13 % avec 2 semaines de retard", détaille Fabien Becquelin.

Ces moyennes, établies à partir des données recueillies auprès des chargeurs adhérents des associations de chargeurs de différents pays européens, dont l'AUTF pour la France, ne reflètent toutefois pas forcément la perception de l'intégralité du marché. "Il est possible que certains chargeurs, et notamment les plus petits, rencontrent encore des difficultés sérieuses d'accès aux capacités", précise Fabien Becquelin.

Autre bémol : l'observatoire ne mesure pas le délai qui s'écoule entre la demande de booking émise par un chargeur et l'acceptation de la réservation par l'armateur. "On a souvent parlé d'un délai de 8 semaines pendant la période critique de mars-avril, mais il s'avère que cette donnée est assez difficile à chiffrer", constate le représentant de l'AUTF.

Recrudescence du surbooking

La réorganisation des services en prévision de la mise en place des nouvelles alliances maritimes semble avoir joué un rôle majeur dans la pénurie de capacités. Mais Fabien Becquelin reconnaît aussi "un effet ciseau lié à une reprise des exportations au pire moment de la crise. Un gros tiers des chargeurs interrogés dans le cadre de l'observatoire reconnaît avoir eu des volumes supérieurs aux prévisions". De leur côté, les armateurs n'ont souvent pas respecté les accords de réservation d'espace, selon la moitié des chargeurs consultés.

Le Conseil des chargeurs européens va continuer à surveiller dans les prochaines semaines l'évolution de l'accès aux capacités et se montrera particulièrement vigilant sur un phénomène qui semble en pleine recrudescence : le surbooking.

"Lorsque nous demandons aux chargeurs s'ils sont invités à réserver plus de capacités que nécessaire par les armateurs où les commissionnaires de transport, 60 % nous répondent affirmativement depuis début mai contre 25 à 30 % au pire de la crise. Si cette tendance se confirme, cela peut conduire à faire perdurer la pénurie en raréfiant virtuellement l'espace disponible. Nous restons donc vigilants", conclut Fabien Becquelin.

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