PIL, qui a passé la majeure partie de l’année 2020 à négocier avec ses créanciers afin d’éviter la mort économique, revient à la surface avec un nouveau service hebdomadaire direct reliant le centre et le sud de la Chine à la région du Golfe, région qu’elle desservait jusqu’à présent via un partage de slots sur la boucle MEA5 d'Ocean Alliance.
À compter du 23 novembre, la nouvelle rotation, appelée Gulf China Service (GCS), sera opérée avec des navires d'une capacité moyenne de 3 000 EVP et en VSA avec Regional Container Lines (RCL) et CU Lines (CUL).
« Cette offre répond aux besoins de connexions directes et plus efficaces. Les clients bénéficieront ainsi de temps de transit rapides de Ningbo, Nansha et Shekou, en Chine vers Jebel Ali et Dammam en Arabie Saoudite », explique PIL qui y alloue le Kota Kamil. En ne faisant escale dans aucun des ports de transbordement du détroit de Malacca, à savoir Singapour ou la Malaisie, la boucle peut en effet garantir des trajets plus courts.
Alliance entre les 12e, 22e et 23e transporteurs maritimes mondiaux
Le transporteur chinois CULines, qui n’en finit plus d’étoffer son offre depuis qu’il s’est lancé sur les grandes lignes transcontinentales, disposera ainsi de son premier service régulier sur le trafic Asie-Moyen-Orient. Il avait déjà proposé une traversée ad hoc desservant Qingdao, Ningbo, Nansha et Jebel Ali en utilisant son CUL Huizhou (ex-Wan Hai 213) de 1 368 EVP récemment acquis.
Quant à RCL, elle opère déjà un service (RIM) en partenariat avec KMTC, Emirates Shipping Line (ESL) et Global Feeder Shipping (GFS), rappelle Alphaliner. Il dessert la Chine, la Corée du Sud, le détroit et le Moyen-Orient.
PIL, CU Lines et RCL sont les 12e, 22e et 23e transporteurs maritimes mondiaux de conteneurs dans le classement d’Aphaliner avec une capacité conteneurisée respective de 263 903 EVP, 77 675 EVP (31 porte-conteneurs dont deux en propriété) et 72 256 EVP (36 navires dont 8 en propriété).
PIL autorisée à réinvestir
Le plan de restructuration de PIL, qui prévoit notamment que Heliconia Capital Management, entité du fonds souverain du pays Temasek, injecte 600 M$ de capitaux, avait été adopté en février dernier.
Percluse de dettes, en difficulté depuis deux ans, la compagnie s’était délestée d’une part importante de sa flotte, qui a diminué en 18 mois de 37,5 % pour atteindre environ 250 000 EVP. Depuis, elle a manifestement été autorisée à réinvestir dans son outil industriel puisque sa capacité est passée à près de 264 000 EVP répartis sur 83 navires, dont 56 en propriété. Certains navires, qui avaient été affrétés auparavant, auraient été réintégrés, soutiennent les courtiers.
Adeline Descamps