Le fret fluvial veut raccrocher les wagons de la chaîne logistique

"Comparativement, le transport fluvial coûte 8 € la tonne contre 9 € pour la route et 16 € pour le ferroviaire", indique Stéphane Raison, directeur général du port de Dunkerque.

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À l’occasion d’une matinée de débat sur le fret fluvial organisée par l’Union TLF, Elisabeth Borne a administré une piqûre de rappel relative à la stratégie gouvernementale en la matière.

Dans le cadre d’une journée sur le fret fluvial organisée ce jour au port de Gennevilliers (Haut-de-Seine) par l’Union TLF, la ministre des Transports Élisabeth Borne n’a pas fait d’annonces mais a administré une piqûre de rappel sur la stratégie gouvernementale en la matière. "Si le transport fluvial a progressé ces dernières années, il plafonne toujours autour de 3 % de parts de marché en France", diagnostique la ministre.

Reconnaissant le potentiel de ce mode de transport au sein de la chaîne logistique et auprès des industriels, elle a réitéré la volonté du gouvernement d’accompagner son développement. "Nous réfléchissons par exemple à l’introduction du choix modal dans les critères d’appels d’offres publiques et à l’éventualité d’une aide financière pour le transport combiné."

Nouveaux trafics, nouvelles compétences

Dans le cadre du premier des deux débats de cette matinée, certains professionnels du secteur ont également identifié plusieurs leviers de compétitivité à approfondir. Parmi eux, la diversification des trafics. "En 2030, les conteneurs capteront 20 % des tonnages contre 16 % aujourd’hui, les céréales 21 % contre 18 %, et les matériaux de construction 35 % contre 42 % aujourd’hui", recense Marc Sandrin, sous-directeur des ports et du transport fluvial de la DGITM.

Un glissement qui pourrait aussi toucher l’évolution des compétences de terrain. "Il y a 10 ans, nous ne faisions que du transport fluvial pur. Aujourd’hui, nous nous sommes appropriés d’autres savoir-faire à quai comme la manutention ou le stockage", observe Christine Morel, présidente de la Commission fluviale de l’Union TLF.

Un service dépendant de l’interface portuaire

Indépendamment de la nature des marchandises, le coût du transport fluvial entre aussi en ligne de compte dans le choix de recourir ou non au fluvial. "Comparativement, le transport fluvial coûte 8 € la tonne contre 9 € pour la route et 16 € pour le ferroviaire", indique Stéphane Raison, directeur général du port de Dunkerque.

Si le "tarif de base" semble compétitif, dans bon nombre de cas des surcoûts viennent alourdir la facture finale. "Nous constatons que les coûts du fluvial dépendent de plus en plus de l’interface portuaire. Pour rester dans la course, il faut donc proposer un service efficient en enrayant les temps d’attente", soutient Marc Sandrin.

S’inspirer des leaders

Mais ce qui est surtout attendu de l’État relève aussi de l’accompagnement financier. "Les ports du Benelux bénéficient d’un soutien d’environ 60 €/UTI contre 30 € pour Dunkerque", rappelle Stéphane Raison.

Dernière marge de progression pour la voie d’eau : revoir sa comm’. "Le transport fluvial des ports du Benelux représente un tonnage de 420 Mt contre 12 Mt pour ceux du Nord-Pas-de-Calais. Leur argumentaire n’est pas celui du verdissement de la flotte mais la congestion et la sécurité", compare Stéphane Raison.

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