Quand le fret ferroviaire prend la route de la Soie

ekol fret ferroviaire international

En France, Ekol exploite depuis octobre dernier la nouvelle ligne de transport combiné Sète - Noisy-le-Sec.

Crédit photo © Ekol Lojistik
Le fret ferroviaire international était aussi l’un des sujets phares de la journée européenne du ferroviaire organisée dans le cadre de la SITL. Plusieurs acteurs positionnés sur ce créneau ont fait part de leur expérience en la matière.

Fin février, le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, accueillait en Chine un train de fret parti de Lyon 15 jours plus tôt. Un sacré coup de com' pour une liaison de 11 300 km qui a pourtant affiché des performances limitées puisque 96 cargaisons ont circulé dans le sens Chine-Europe et 43 dans le sens inverse depuis sa mise en service il y a bientôt un an.

Lors d’un débat sur le fret ferroviaire international qui s’est déroulé lors de la journée du ferroviaire organisée dans le cadre de la SITL, plusieurs projets de développement de ce genre de services ont été évoqués.

Handicaps opérationnels à l’Ouest

Plus rapide que le maritime et moins cher que l’aérien, le fret ferroviaire entre l’Europe et l’Asie paraît pertinent mais compliqué à mettre en place. "La Russie ayant créé des infrastructures homogènes, la partie orientale offre des conditions de circulation plus fluides que la partie occidentale, qui cumule les handicaps : manque de coordination des horaires, travaux sur les réseaux, différentiels d’écartement des voies sensibles, disparité des outils d’information, longs temps d’attente aux points de frontières, etc.", résume Paul Mazataud, directeur de la direction Europe de SNCF Réseau.

Néanmoins, au niveau européen, des pistes d’amélioration émergent. Un exemple : le système européen de surveillance du trafic ferroviaire (ERTMS). "Le déploiement de cette nouvelle infrastructure s’avère coûteux mais  ce système sera moins cher à entretenir et plus robuste", assure Paul Mazataud.

Recréer la route de la Soie

Actuellement, c’est plutôt sur le versant oriental que les projets d’infrastructures se montrent les plus dynamiques. Et pour cause : "Le commerce entre l’Asie et l’Europe devrait être multiplié par 1,7 % d’ici à 2020 et générer un chiffre d’affaires de 1 200 Md$, contre 704 Md$ aujourd’hui", chiffre Arkadiy Dyakonov, représentant général en France de RZD, les Chemins de fer russes.

Sur cet échiquier, la stratégie semble être de chasser en meute. "Le projet de LGV entre la Russie et la Chine, qui doit relier Moscou à Pékin sur 7 769 km, concernera aussi le fret rapide. Les études de faisabilité sont finalisées et cette année, les premiers appels d’offres relatifs au matériel seront lancés et les travaux du premier tronçon entre Moscou et Kazan commenceront", poursuit Arkadiy Dyakonov.

Un lien entre trois continents

En parallèle, certains logisticiens tissent également leur toile. S’appuyant sur une flotte de 5 500 véhicules, une capacité de stockage de 750 000 m2 et 5 rouliers, le Turc Ekol a misé sur une organisation finement millimétrée. Reliant trois ports turcs et les ports de Trieste et Sète pour la distribution européenne, le logisticien utilise le ferroviaire, via des "trains blocs", pour relier l’Allemagne et la République tchèque.

En France, il exploite depuis octobre dernier la nouvelle ligne de transport combiné Sète - Noisy-le-Sec. "Notre objectif est de grouper les marchandises en semi-remorques depuis Paris, de les faire transiter par train vers le port de Sète où elles embarquent en direction de l'Espagne, le Portugal, la Turquie, l'Iran, le Maghreb", explique Turgrul Sarikahya, directeur d’Ekol France.

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