Fret ferroviaire : le chiffre d'affaires de Régiorail s'est envolé en 2022

Régiorail dispose d’un parc de trente-huit engins moteurs. 

Crédit photo Olivier Constant
Grâce à une nouvelle croissance à deux chiffres de ses trafics en 2022, Régiorail a dépassé ses niveaux de trafic record de 2019. Malgré l’augmentation des fréquences et la création de nouvelles relations, l’entreprise pourrait ne pas rééditer ces performances au cours de l’exercice 2023, la hausse du coût de l’électricité et les conséquences des mouvements sociaux impactant fortement son exploitation.

Régiorail a conservé son rang au sein des entreprises ferroviaires françaises les plus dynamiques en 2023. Elle a vu son chiffre d’affaires s’envoler de 12,5 %, à 32 millions d’euros. L’exercice record de 2019 est donc largement dépassé.

Comme l’explique Brice Devinoy, président de Régiorail, "nous avons même fait légèrement mieux que le budget prévisionnel. C’est donc une bonne croissance, laquelle s’est néanmoins effectuée dans un marché assez contraint. Au-delà de la traditionnelle problématique des sillons, nous faisons face à des difficultés pour trouver du personnel qualifié". Avant d’ajouter "que la vraie satisfaction réside dans notre faculté à accompagner la croissance des besoins de nos clients via la mise en place de nouvelles relations ou fréquences. Elle représente 60 % de notre volume d’affaires supplémentaires, les 40 autres pourcents étant constitués par de nouveaux clients séduits par notre qualité de service".

Nouveaux clients

Au plan des nouveaux clients figure ArcelorMittal. Un train transportant de l’acier produit par le sidérurgiste en Lorraine relie désormais toutes les semaines Ebange (Lorraine) à Limay (Yvelines). Selon une même fréquence, un trafic de bois réalisé pour le compte de Fibre Excellence a par ailleurs été mis en place entre la région du Jura et Portes-les-Valence.

Constituant en quelque sorte une nouvelle preuve de la réussite de ce concept, un nouveau train mixte conventionnel/combiné sera également instauré entre Champigneulles, près de Nancy, et Noisy-le-Sec. Il deviendra opérationnel à compter de mi-décembre 2023.

Des coûts qui flambent

Tous les voyants seraient donc au vert pour la filiale du groupe américain RDC (Rail Road Development Corporation) s’il n’y avait l’épineux problème de l’augmentation exponentielle du coût de l’électricité. Celle-ci est passée de 112 € le MWh en décembre 2021 à 474 MWh un an plus tard. Régiorail attend donc des aides de l’Etat tout en souhaitant que SNCF Réseau puisse obtenir des tarifs sensiblement révisés à la baisse à court terme.

En marge de l’électricité, l’augmentation de la masse salariale – matérialisée, notamment, par la mise en place d’une école de formation – a contraint l’entreprise à augmenter ses prix mi-décembre 2022. Une hausse a été deux fois plus importante que l’année précédente.

Impact des mouvements sociaux

À cette inflation de coûts vient s'ajouter à présent l’impact des mouvements sociaux. "Deux jours de grève en janvier 2023, suivis par deux autres jours de grève en février, nous ont fait perdre 10 % de notre chiffre d’affaires à chaque fois. Nos circulations sont en outre impactées par des grèves perlées en Ile-de-France depuis novembre 2022. L’exercice 2023 s’annonce donc d’ores et déjà difficile", se désole le dirigeant.

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