Interview. Pascal Hamon, directeur général de Ô Sorbet d’Amour : "Un prestataire pour accompagner nos ambitions de croissance"

Supply Chain Magazine : En janvier 2018, votre logistique ne sera plus gérée par vos équipes mais par un prestataire. Pourquoi ce changement de paradigme ?

Pascal Hamon : Ô Sorbet d’Amour, spécialisée dans la fabrication artisanale de glaces et de sorbets, a été créée en 1935 à Arcachon. J’ai racheté l’entreprise en 2015 et en suis le 4e propriétaire depuis sa création. Nos produits, 500 000 l par an, sont fabriqués dans un "laboratoire" de 800 m2 où se trouve également notre stock. Nous y effectuons la préparation de commandes et expédions vers nos 20 boutiques, dont 17 franchisées, réparties en France et au Portugal. Nous expédions également vers le grossiste Pomona, qui distribue nos produits aux 400 restaurants de son réseau.

Bientôt nous expédierons aussi nos glaces au Qatar, peut-être en Chine et sans doute aux États-Unis. Je prévois également d’ouvrir chaque année 20 nouveaux points de vente… Toutes ces ambitions ne peuvent aboutir qu’en changeant d’organisation logistique : parce que nous n’avons plus assez de place dans notre laboratoire et que nous voulons nous concentrer sur notre cœur de métier. D’autant que nous devons faire face à des pics saisonniers… Nous travaillerons donc dès le 1er janvier 2018 avec le prestataire Olano, qui a un entrepôt flambant neuf de 10 000 m2, situé entre Arcachon et Bordeaux, à Canéjan (33).
 

S.C.M. : Quelle sera la mission de ce prestataire ?

P. H. : Chaque semaine, 2 navettes de 10 à 30 palettes partiront chez lui. Sur environ 300 m2 seront stockées environ 250 palettes, chacune représentant 1 000 litres de glace ou de sorbets, conditionnés en pots de 0,5 l, 1 l, 2,5 l et 5 l. Ils s’occuperont aussi de la préparation de commandes pour la France et le reste du monde, mais le transport sera géré par d’autres prestataires comme Stef-TFE, avec lequel nous travaillions déjà. Dans le courant de l’année 2018, au fur et à mesure du développement de notre réseau de magasins, la cadence augmentera pour arriver normalement à 2 navettes par semaine de 20 à 60 palettes.
 

S.C.M. : Quelle est la durée du contrat qui vous lie ?

P. H. : Il n’y a pas de durée définie pour l’instant. Nous comptons néanmoins sur une collaboration dans la durée. Étant donné la taille de leur entrepôt à Canéjan, l’offre est évolutive. D’autre part, leur présence à différents endroits de France est un avantage pour le développement à l’international que nous prévoyons. Les glaces et les sorbets pourront ainsi être expédiés depuis les endroits les plus stratégiques selon la destination.
 

S.C.M. : Avez-vous dû effectuer d’autres changements dans le cadre de cette stratégie ?

P. H. : Nous avons fait l’acquisition d’un ERP afin d’être plus précis dans la gestion de nos stocks, dans la traçabilité de nos produits, dans la gestion commerciale… Nous allons de plus fonctionner par EDI avec Olano et il nous fallait donc cet outil supplémentaire. Il y a donc de nombreux changements en cours pour nous… Dans les 2 à 3 ans, nous déménagerons également notre laboratoire dans un lieu plus spacieux et plus moderne. En 1935, nous étions une entreprise locale. Elle est devenue régionale, puis nationale et enfin internationale, tout en restant artisanale. Ô Sorbet d’Amour est en quelque sorte une vieille dame avec l’esprit conquérant d’une start-up !