Shell se lance dans les carburants au lisier

Shell vise la neutralité carbone d’ici 2050.

Crédit photo Shell
Shell vient de lancer la construction de la plus grosse usine de bio-GNL d’Allemagne. L’usine de Godorf près de Cologne produira du biométhane pour camions à base de lisier et de fumier. Le géant anglo-néerlandais, sous pression du fait de ses émissions de CO2, compte se diversifier dans les carburants alternatifs.

Shell vient de lancer la construction de la plus grosse usine de bio-GNL d’Allemagne. L’usine de Godorf à l’ouest du pays produira du biométhane pour camions à base de lisier et de fumier. Le géant anglo-néerlandais, sous pression du fait de ses émissions de CO2, a décidé de se diversifier dans les carburants alternatifs.

100 000 tonnes de bio-GNL par an

En Allemagne, Shell exploite 22 stations au GNL. Leur nombre doit passer à 40 d’ici la fin de l’année. Le site de Godorf près de Cologne doit lui permettre à terme de produire 100 000 tonnes de bio-GNL par an, de quoi alimenter 4 000 à 5 000 camions.

Shell chiffre les économies en CO2 liées à cette usine à un million de tonnes par an. "Nous transformons ici le fumier en carburant", résume l’ingénieur en chef de la raffinerie, Marco Richrath. Le bio-GNL à base de lisier permet selon l’entreprise d’économiser doublement le CO2 au niveau du pot d’échappement tout d’abord, puisque le biométhane émet moins de CO2 que le GNL produit à partir du gaz et surtout moins que le diesel ; mais aussi au niveau de l’élevage, en évitant au lisier de dégager du CO2 dans la nature lors de l’épandage. Le lisier et le fumier transformés par Shell seront fournis par des agriculteurs du nord et de l’ouest de l’Europe.

Une technologie mûre

L’usine de Godorf, qui doit être achevée d’ici le début de 2023, refroidit le méthane à moins 160 degrés, pour dégager du bio-GNL. Le processus doit se faire avec du courant vert. "Nous voulons contribuer à soutenir les objectifs affichés par les accords de Paris et réaliser notre objectif de devenir un spécialiste de l’énergie sans émissions, précise le patron de chef Deutschland, Fabian Ziegler. Cela veut dire que les émissions des produits vendus par Shell doivent diminuer de 30 % d’ici 2035 et de 65 % d’ici 2050. La technologie du bio-GNL est mûre, disponible et compétitive, à condition de disposer des soutiens publics appropriés." Shell n’exclut pas la construction d’autres usines sur le modèle de Godorf.

La neutralité carbone d’ici 2050

Le groupe mise également sur l’hydrogène, avec un premier site d’une capacité de 10 mgw en Rhénanie et un projet d’électrolyseur 10 fois plus important à proximité. Shell vise la neutralité carbone d’ici 2050. L’objectif est ambitieux pour l’un des plus gros consommateurs d’énergies fossiles au monde.

Mais pas assez pour la justice néerlandaise -saisie par des associations de protection de l’environnement- qui a condamné l’an passé le géant anglo-néerlandais à passer à la vitesse supérieure en termes de durabilité. Comme d’autres gros émetteurs, le groupe souffre par ailleurs de la pression de certains investisseurs, qui tournent le dos aux entreprises dépendantes du pétrole.

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