Une année surprenante. Dans le cadre de sa dernière enquête de conjoncture, bp2r a réalisé un sondage auprès de 111 entreprises de transport routier du 29 septembre au 28 octobre 2022. "Portés par l’euphorie de l’année rebond 2021, les transporteurs envisageaient leur activité 2022 avec une certaine sérénité. Si celle-ci a en effet plutôt bien commencé, elle s’est au final dessinée en lente décélération, pour aboutir à des perspectives assez pessimistes pour l’année 2023", résume bp2r. En cause : une conjoncture peu rassurante, avec notamment la guerre en Ukraine.
Une croissance limitée
En termes d’activité, l’exercice 2022 s’est déroulé en deux temps. Un premier porté par des volumes en croissance et un second marqué par un ralentissement net. "On peut se demander dans quelle mesure le conflit russo-ukrainien et la pénurie de chauffeurs ont participé à limiter la croissance", questionne bp2r.
Quoi qu’il en soit 72 % des entreprises interrogées ont estimé que leur volume d’activité a augmenté en 2022. Un enthousiasme de courte durée puisqu’ils ne sont que 45 % à percevoir une poursuite de cette croissance cette année.
Une accélération sur les recrutements
Les recrutements sont restés dynamiques puisque 75 % des entreprises ont embauché de nouveaux collaborateurs en 2022. Leur objectif était d’accompagner la hausse de leurs volumes et de tenter de contenir la pénurie de chauffeurs disponibles. Pour le premier semestre 2023, cette tendance devrait se renforcer puisque 78 % des répondants prévoient d’intégrer de nouvelles recrues.
Derrière cette dynamique, cela sous-tend "que les transporteurs s'organisent, face à la hausse des coûts de production, pour se doter de capacités propres et ainsi mieux maîtriser leurs coûts. Cependant, ils sont 91 % à craindre des difficultés à venir pour recruter des conducteurs. Et ils sont tout autant à penser que cela impactera massivement les tarifs de leurs prestations", explique l’étude.
De fortes attentes de revalorisations tarifaires
Au chapitre revalorisation tarifaire, les attentes des transporteurs restent très importantes vis-à-vis de leurs donneurs d’ordres. En effet, 76 % des transporteurs envisagent de demander à leurs clients une augmentation de plus de 5 % en 2023 tandis que 20 % tablent sur une hausse comprise entre 3 % et 5 %. Des "anticipations de hausses qui dépassent même le niveau observé en 2017, annus horribilis pour les donneurs d’ordres", rappelle bp2r.
En augmentation de 35 % à 40 % par rapport à fin 2021, le prix des carburants semble avoir été un argument de négociation majeur avec les chargeurs en 2022. Pour justifier des hausses de tarifs, les transporteurs ont aussi mis aussi en avant les investissements consentis à la décarbonation et la digitalisation, "deux enjeux particulièrement décisifs pour l’avenir du secteur et importants aux yeux des chargeurs", rappelle l’étude.
