Maurizio Longo, Trasportounito : "Une partie des transporteurs italiens refuse toujours de se faire vacciner"

Maurizio Longo, secrétaire général de Trasportounito, l’association nationale des professionnels de transport. 

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Pour endiguer le risque d’une cinquième vague alors que la courbe épidémiologique est en train de remonter chez ses voisins, l’Allemagne et l’Autriche, le gouvernement italien resserre à nouveau la vis. La première restriction concerne l’introduction du super passe sanitaire, qui sera délivré aux Italiens vaccinés et aux personnes guéries du coronavirus. Une décision qui attise la colère des anti-vaccinations, dont font partie certains transporteurs. Décryptage avec Maurizio Longo, secrétaire général de Trasportounito, l’association nationale des professionnels de transport italiens. 

Actu-transport-logistique.fr : Quel est le taux de routiers non vaccinés en Italie ? 
Maurizio Longo : Disons que nous sommes autour des 20 %, peut-être un tout petit moins, car de nombreux routiers originaires de la Roumanie ont quitté l’Italie pour l’Allemagne depuis l’introduction du passe sanitaire obligatoire en entreprise, le 1er octobre dernier. On peut toutefois difficilement rédiger un bilan du taux de vaccination car les contrôles ne sont pas systématiques. 

ATL : Comment expliquez-vous ce laxisme par rapport au contrôle des certificats sanitaires ? 
M. L. : Introduire le certificat sanitaire obligatoire sans tenir compte des différences entre les différents pays de l’Union européenne, mais aussi de la typologie des vaccins inoculés qui ne sont pas tous reconnus par l’Ema, fait partie des erreurs qui ont été commises. Le problème se pose aussi pour les routiers originaires des pays qui n’ont pas introduit le certificat sanitaire. Les bloquer veut dire bloquer le trafic de marchandises, ce qui implique des répercussions désastreuses sur la relance économique et sur l’acheminement des marchandises. Enfin, les routiers sont souvent seuls à bord, donc les risques de contaminations sont limités. Ils voyagent rarement à deux. Tout cela explique le manque de contrôles systématiques. 

ATL : Avec l’introduction du super passe sanitaire, avez-vous le sentiment que les routiers non vaccinés vont revenir sur leurs positions et que les contrôles seront plus fréquents ? 
M. L. : Deux scénarios sont envisageables. D’abord, des contrôles nettement plus rigides dans les lieux fermés, moins en entreprise ou pour le moins dans certains secteurs. En ce qui concerne les transporteurs, des centres de tests et de vaccination ont déjà été mis en place. Au chapitre de la sensibilisation des salariés, en revanche, nous sommes favorables bien sûr au passe sanitaire même si le rendre obligatoire en entreprise est une décision beaucoup trop forte qui a certes eu des retombées importantes en bloquant la circulation du virus. Toutefois, empêcher les personnes de gagner leur vie parce qu’elles ne peuvent pas bénéficier du passe sanitaire lié à la vaccination ou aux tests de dépistage est une grave erreur. La liberté de choix existe.

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