Le Brexit en débat au Sénat

Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, et Jean-Marc Roué, président d'Armateurs de France.

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Le 20 mars dernier, le Brexit était à l'honneur d'une conférence organisée au Sénat. A cette occasion, Jean-Marc Roué, président d'Armateurs de France, et Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, ont fait part de leur analyse de la situation.

Lors d’une conférence sur le Brexit organisée le 20 mars au Sénat, deux voix se sont fait entendre, portant les inquiétudes d’une part des professionnels qu’ils représentent, d’autre part des citoyens et entrepreneurs qui les ont élus.

Un plan d’urgence

Ainsi, aux yeux de Jean-Marc Roué, président de Brittany Ferries et président  d’Armateurs de France, un plan d’urgence est nécessaire. "Il y a danger ! J’attire l’attention de l’État afin qu’il mette en place un plan d’urgence avec un budget d’urgence ! Embaucher une équipe capable de faire des déclarations de douane représente des coûts salariaux importants que ne peuvent pas supporter les PME/ETI. Je mets en garde les pouvoirs publics que ces coûts supplémentaires représentent des emplois perdus à terme si les entreprises ne sont pas financièrement soutenues. De plus, 700 douaniers supplémentaires pour faire face au Brexit c’est insuffisant. La France doit maintenir la compétitivité des ports. En 1993 nous transportions 800 000 camions par an et aujourd’hui nous en sommes à 1,8 million par an. Si on se revoit dans 10 ans, on verra que le Brexit aura eu un impact économique sur le marché. Si l’opération de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne n’est pas réussie en 2019, elle ne réussira pas plus tard."

Une stratégie "win, win" avec le Royaume-Uni

De son côté, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, avoue sa préférence pour l’adoption d’une stratégie gagnant-gagnant avec le Royaume-Uni. "Le report du Brexit est nécessaire car cela permettra au Royaume-Uni de se mettre économiquement à jour. La fluidité de la traversée est nécessaire dans les deux sens. S’il y a des difficultés ce n’est pas seulement le problème de la France, mais celui de toute de l’Europe. Le risque d’embouteillage entraîne de graves conséquences sur la supply chain. Les denrées de toute l’Europe risquent de pourrir en cas d’attente. Certaines PME ne sont pas encore familiarisées avec les nouvelles procédures douanières. Elles ont donc aussi besoin de plus de temps. Le délai additionnel servira aussi à communiquer davantage avec les entreprises sur le fonctionnement des nouvelles règles. Par exemple, il convient de ne pas pénaliser les TPE du transport faiblement digitalisées. Elles doivent s’interroger sur la connaissance des formalités et l’adaptation des process d’entreprise avant de se poser la question de recrutement ou de formation de personnel pour accomplir les nouvelles procédures douanières. Les autres transporteurs européens doivent aussi être informés qu’ils ne pourront pas faire leur dédouanement au dernier moment. Les pouvoirs publics doivent se montrer pragmatiques : si les normes britanniques ne changent pas il n’y a aucune raison de faire des contrôles. En revanche, le jour où ils changent leurs normes, il faudra alors tout modifier. Nous devons réinventer une nouvelle relation avec le Royaume à travers une stratégie "win, win ". Après avoir passé beaucoup de temps sur les modalités du divorce, il faut maintenant savoir comment nous allons vivre ensemble."

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