Karen Brudy, vice-présidente de la chambre syndicale du déménagement : "Les chefs d’entreprise du déménagement ont à cœur de valoriser leurs métiers"

Karen Brudy, vice-présidente de la Chambre syndicale du déménagement (CSD).

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En 3 questions Karen Brudy, vice-présidente de la Chambre syndicale du déménagement (CSD), revient sur le déroulement des négociations annuelles obligatoires et sur les actions menées par l'organisation qu'elle représente.

"L’Officiel des transporteurs : Comment se sont déroulées les négociations annuelles obligatoires (NAO) du déménagement, qui ont abouti à un accord ?
Karen Brudy : Les idées directrices ont été préparées en amont au sein de la commission sociale de la CSD. Elles ont permis d’entamer les discussions dans un esprit positif, en expliquant que les chefs d’entreprise avaient conscience de la nécessité de valorisation des métiers et avaient à cœur de travailler sur ce sujet. Nous avons trouvé un accord en deux réunions, avec des augmentations non linéaires qui allaient de + 2,5 % à + 5 % selon les coefficients sur de nouvelles grilles (accord du 18 mai 2018) qui s’appliqueront à partir du 1er juin. Nous avons apporté un coup de pouce supplémentaire sur les compétences de la conduite car le secteur cherche à attirer les conducteurs de poids lourds et super poids lourds.

L'O.T. : Un accord du 1er février 2022 portant sur les contrats courts a également été conclu. Qu’apporte-t-il ?
K. B. : Il porte sur les contrats journaliers et saisonniers ouverts au secteur du déménagement et permet d’encadrer correctement leur recours, dans un objectif de lisibilité mais aussi de sécurisation et de lutte contre la précarité. Par exemple, pour le contrat journalier, le contrat de travail ne peut être d’une durée inférieure à sept heures le premier jour et d’une durée inférieure à quatre heures consécutives le dernier jour de travail. Sur le contrat saisonnier, la durée d’embauche ne peut être inférieure à un mois ou supérieure à sept mois, et doit avoir lieu sur la "saison de déménagement", c’est-à-dire du 1er avril au 31 octobre. Un salarié qui a travaillé trois années de suite sous contrat saisonnier dans la même entreprise bénéficie d’une priorité de réembauchage la saison suivante.

L'O.T. : Quels axes la CSD a-t-elle déployés pour attirer de nouveaux candidats dans la profession ?
K. B. :
Nous avons lancé avec le partenariat de l’AFT une vidéo sur YouTube "Je suis déménageur", pour présenter les avantages, les valeurs du métier. Nous menons aussi un travail en interne, avec une formation en interne basée sur le compagnonnage qui apporte savoir-faire et savoir-être : une dizaine de compagnons font un tour de France depuis la rentrée dans le cadre des "devoirs du compagnon déménageur". La CSD a aussi travaillé sur la mise en place d’une marque sectorielle transport qui permettrait de valoriser les métiers du déménagement. Par ailleurs, une Charte emploi, rédigée avec les ministères du Transport et du Travail et par toutes les organisations patronales du secteur du transport routier, est en cours d’élaboration pour promouvoir la filière.

> Lire aussi l'article dans l'Officiel des transporteurs (réservé aux abonnés)

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