Malgré une stagnation du nombre de véhicules entrant dans Bruxelles, la congestion ne diminue pas dans la capitale belge, alimentée par l’essor du commerce en ligne. C’est ce que montrent les derniers chiffres publiés par Bruxelles-Mobilité*, qui a mesuré les temps de parcours dans la capitale. Selon ce décompte, le nombre de véhicules utilitaires circulant à Bruxelles a augmenté de 10 à 15 % en cinq ans.
De 6 % des véhicules en 2012, les camionnettes pèsent désormais de 9 à 10 % du trafic bruxellois. En parallèle, de 2014 à 2017, les immatriculations enregistrées pour des véhicules utilitaires neufs de moins de 3,5 tonnes ont augmenté de 43 % en Belgique. En cause ? Les livraisons à domicile des achats effectués sur Internet, effectuées par des utilitaires.
En outre, l’étude souligne que de plus en plus de transporteurs traditionnels délaisseraient le camion pour les camionnettes, afin d’éviter de payer la taxe kilométrique belge. De fait, la durée des trajets a augmenté de 8 % en semaine à Bruxelles (indépendamment des grands chantiers de construction).
Préconiser la livraison en points relais
Dans la capitale, "le trafic de marchandises représente de l'ordre de 8 % du trafic local dont la très grande majorité est assurée par des camionnettes dont l'impact environnemental et sur la mobilité est préoccupant", notent les promoteurs du plan régional de mobilité "Good Move".
Ces derniers plaident pour la mise en place de structures immobilières logistique de petite taille en ville (de 50 à 5 000 m2), afin de prévoir une rupture de charge avec l’utilisation de vélos-cargos ou de véhicules électriques.
En parallèle, Bruxelles-Mobilités milite pour les habitants de l’agglomération optent pour la livraison dans un point-relais à la place du domicile : "une étude du Vlaams Instituut voor Logistik a démontré que si 75 % des livraisons avaient lieu dans un point relais plutôt qu’à la maison, on réduirait le coût économique et écologique du dernier kilomètre de 60 à 80 % ! ".
La région bruxelloise bénéficie d’un réseau de points relais plus dense qu’à Paris, avec près de 5 00 points. Plus de 60 % des habitants sont à moins de 5 min à pied d’un de ces points (et 98 % à moins de 10 minutes). Pour l’instant, les Bruxellois qui achètent sur Internet sont 79 % à se faire livrer chez eux, avec 16 % d’échec au premier passage et un taux de retour de 37 %. De quoi créer quelques bouchons.
* Administration de la Région de Bruxelles-Capitale chargée des équipements, des infrastructures et des déplacements.
