Étienne Valtel : Pas de manière systématique car il est difficile d’établir une vérité du terrain valable en permanence. Nous conseillons toujours de tenir compte du TCO [Total Cost of Ownership ou coût total d’acquisition] avec attention. Celui-ci intègre l’ensemble du cycle de vie d’un produit, en associant les coûts directs mais surtout les coûts "cachés" ou indirects. Outre le prix du carburant, il convient de se pencher sur la consommation, l’impact de la maintenance et l’usure du véhicule, ce dernier aspect ayant un impact sur la valeur de revente.
L'OT : comment est reçue votre offre pour vos clients ou vos prospects ?
E.V. : On peut distinguer deux grands types de clients, ceux qui ont mis en place, de leur propre initiative, une démarche de réduction d’émissions de GES et ceux qui, au contraire, se la voient imposer de l’extérieur, par leur propre clientèle. Quoi qu’il en soit, personne n’est prêt à payer un surcoût. Le principal critère demeure le prix, ce qui explique le succès du B100.
Certains transporteurs tiennent toutefois à se démarquer clairement et font le pari d’une stratégie de décarbonation. Les transporteurs restent parfois attachés à un constructeur qui ne dispose pas de moteur compatible avec un biocarburant spécifique. Même s’il permet de bénéficier de la vignette Crit’Air 1, on peut affirmer que la part de l’ED95 est marginale.
E. V. : De nombreuses optimisations vont encore émerger, et les biocarburants vont participer du mix énergétique qui va se dessiner à l’avenir en fonction des métiers, des usages et des activités. On constate que le marché se développe rapidement.
Entre les transporteurs et la pression exercée par les chargeurs soucieux de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), il existe un véritable mouvement de fond en leur faveur. Les pouvoirs publics doivent avoir une approche pérenne et assurer un principe d’égalité entre les aides apportées aux différentes solutions afin de garantir de la visibilité aux différents acteurs.