La marine à voile, sous sa forme modernisée, a le vent en poupe dans le Grand Ouest. Et c’est Grain de Sail qui, la première, devrait inaugurer les transatlantiques en mars 2020.
L’assemblage du premier cargo voilier de la société de Morlaix est en bonne voie au chantier Alumarine de Couëron (Loire-Atlantique). Il devrait conduire à la mise à l’eau de ce bateau en aluminium de 22 mètres de longueur en novembre 2019. Équipé d’un grément de type goélette à 2 mâts, il sera capable de transporter 35 tonnes de marchandises palettisées. Sa vitesse de croisière sera de 6 à 8 nœuds, voire 10 nœuds en cas de vents très porteurs.
Six mois en mer par an
À l’issue de quelques mois d’essais et de vérifications, ce premier cargo voilier battant pavillon français entreprendra sa première traversée transatlantique vers New York en mars 2020. Sa capacité de transport annuelle, soit deux transatlantiques de trois mois chacune, sera entièrement réservée aux seuls besoins de Grain de Sail (3 millions d’euros de chiffre d’affaires, 21 personnes).
La société a consenti un lourd investissement pour s’équiper de son premier… Grain de Sail. Le prix de ce bateau commandé en octobre 2018 est de 1,3 million d’euros. L’entreprise a, toutefois, reçu une aide de l’ADEME pour financer son design et une partie de sa construction.
Une hausse de production...
Après avoir lancé ses activités de production de café en 2013 (15 t en 2019), la société a poursuivi le développement de sa gamme de produits en créant une activité de chocolaterie début 2016. C’est cette dernière qui apportera les plus forts tonnages, la production prévue pour 2019 étant de 140 tonnes. Il en coûtera, d’ailleurs, dix centimes d’euros de plus par tablette pour transporter une tablette de chocolat en utilisant l’énergie vélique.
Grain de Sail n’entend pas, néanmoins se limiter à un seul cargo voilier quand bien même " il constitue notre volonté de passer des paroles aux actes pour optimiser le bilan carbone", souligne Jacques Barreau, un des trois membres fondateurs et directeur général de Grain de Sail.
Des besoins de transport accrus
La société envisage, en effet, de se doter d’une flotte de cinq à dix cargo voiliers à un horizon de 15 à 20 ans pour couvrir des besoins de transport en hausse."Nous prévoyons de créer cinq à dix chocolateries / torréfactions supplémentaires en bord de côtes. L’une d’entre elles pourrait être située à New York. Nous allons donc mettre en place un véritable réseau de transport à voile entre l’Europe et les Amérique Centrale et du Nord".
Plus grand puisque sa longueur pourrait être portée dans une fourchette comprise entre 30 et 35 m, Grain de Sail II pourrait, ainsi, devenir opérationnel d’ici trois à quatre ans. Le même rythme d’arrivée en flotte de cargo voiliers supplémentaires offrant une capacité supérieure à 100 tonnes devrait être poursuivi au cours de la prochaine décennie.
