La Norvège testera en 2024 un navire à pile à combustible à l’ammoniac

La compagnie pétrolière norvégienne Equinor a signé avec la société de transports Eidesvik Offshore un contrat pour la transformation du navire Viking Energy, bateau précurseur puisqu’il était en 2003 le premier au monde à naviguer au GNL.

Crédit photo DR
C'est une première mondiale. La Norvège testera en 2024 un navire circulant à l'ammoniac sur longue distance, sans émission de CO2, et ce à l'aide de piles à combustion fonctionnant grâce à de l'ammoniac vert. Le coût de la transformation du Viking Energy est estimé à 23 millions d’euros.

La Norvège va lancer en 2024 des tests de navigation à l’aide de piles à combustible à l’ammoniac, donc entièrement neutre en termes d’émissions de gaz à effet de serre. La compagnie pétrolière norvégienne Equinor a donc signé avec la société de transports Eidesvik Offshore un contrat pour la transformation du navire Viking Energy, bateau précurseur puisqu’il était en 2003 le premier au monde à naviguer au GNL. Présenté un temps comme écologique, le GNL serait, selon de récentes études, responsable de plus gros dommages pour l’environnement que le diesel du fait des émissions de méthane. Le coût de la transformation du Viking Energy est estimé à 23 millions d’euros, dont 10 millions seront avancés par le programme "Horizon 2020" de l’Union européenne.  

Une autonomie de 3 000 heures

Le Viking Energy sera équipé d’une pile à combustion à l'ammoniac de 2 MW permettant au bateau de naviguer pendant 3 000 heures par an uniquement grâce à de l’énergie propre. Le système d’approvisionnement à l’ammoniac doit être livré par l’entreprise finlandaise Wärtsilä et installé fin 2023 sur le navire. "L’hydrogène et l’ammoniac sont considérés comme étant les deux plus importants combustibles sans émission pour la marine, rappelle Vermund Hjelland, le vice-président, chargé de la technologie et du développement chez Eidesvik Offshore. Aujourd’hui, beaucoup croient que l’ammoniac est la meilleure option pour les longues distances, pour lesquelles les bateaux doivent ravitailler de grandes quantités de carburants, par exemple pour les trajets en mer du Nord."

De grandes capacités de stockage

L’hydrogène présenterait, par rapport à l’ammoniac, l’inconvénient de nécessiter de grandes capacités de stockage sous pression à bord – au détriment des capacités de transport – et au sol. L’ammoniac possède en outre une plus grande densité d’énergie que l’hydrogène. L’inconvénient de l’ammoniac est son odeur. Le navire sera équipé de catalyseurs pour éviter qu’il n’empeste les mers. L’entreprise norvégienne Yara est le premier producteur mondial d’ammoniac, un composé pour l’instant surtout utilisé dans la fabrication d’engrais. 

La marine est responsable, avec 850 millions de tonnes de CO2 par an, de 2,5 % des émissions de CO2 à travers le monde. Elle n’est pas prise en considération par les accords de Paris sur le climat. Mais l’Organisation Maritime Internationale (OMI) des Nations unies a fixé au secteur comme objectif de réduire de moitié ses émissions de CO2 d’ici 2050 par rapport à 2008. L’objectif zéro émission est visé pour 2070. Des scénarios pessimistes estiment que le secteur sera responsable de 17 % des émissions totales de CO2 en 2030, du fait du développement des transports maritimes. 

Maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15