La Cour des comptes se penche sur le développement du port de la Guadeloupe

Unique point d’entrée des produits de grande consommation pour l’archipel guadeloupéen, le transport maritime constitue la seule alternative de transport.

Crédit photo Marfret
Infrastructure majeure dans l’archipel pour le fret, le Grand port maritime de la Guadeloupe peine à se faire une place de hub sur l’échiquier antillais. C’est le constat de la Cour des comptes qui pointe des possibilités de développement limitées et un régime d’exploitation à redéfinir.

La Cour des comptes vient de publier un rapport sur la situation du grand port maritime de la Guadeloupe (GPMG). "Créé en 2012, le GPMG constitue une infrastructure de transport majeure pour l'archipel, que ce soit pour l'approvisionnement de marchandises, l'accueil de croisiéristes ou les déplacements entre les îles. (…) Alors qu'il ambitionnait de devenir un hub de transport central dans les Caraïbes, le GPMG exerce son activité dans un cadre contraint, avec des freins qui échappent à son contrôle", résume le document. 

Hausse de trafic

Rappelant qu’en 2003, le trafic représentait 8 000 équivalent vingt pied (EVP), en 2008, 39 500 et en 2011, 31 500 et que le projet stratégique 2014-2018 s’était fixé comme objectif en fin de période 108 000 EVP, le port se fixait, pour sa part, d’atteindre 75 000 EVP en 2020. Il semblerait que le défi n’ait pas été relevé puisqu’en 2018, le nombre de conteneurs en transbordement avoisinait 67 711 EVP, soit une progression de 7 925 EVP par rapport à 2014. 

Une hausse de trafic certes, mais pas assez importante pour lui permettre de revendiquer le statut de hub régional. D’autant que, selon la Cour des comptes, la concurrence est rude. "Plusieurs ports sont déjà engagés dans cet objectif avec le nouveau port de Mariel à Cuba, les ports de Freeport aux Bahamas, Kingston en Jamaïque, Caucedo en République dominicaine, Limon au Costa Rica, Colon, Cristobal et Balboa au Panama, et enfin Carthagène en Colombie."

Une position dominante

Unique point d’entrée des produits de grande consommation pour l’archipel guadeloupéen, le transport maritime constitue la seule alternative de transport dans la mesure où il capte 95 % des flux de marchandises. Les deux lignes principales en termes de volume transporté à destination de la Guadeloupe sont la ligne Europe du Nord – Antilles françaises et Europe du Sud – Antilles françaises. La première est assurée par trois compagnies maritimes : CMA CGM, Maersk et Marfret, liées par un accord de location d’espace. 

Dans le cas de la liaison Europe du Sud – Antilles françaises il s’agit, selon les termes de l’autorité de la Concurrence, d’un monopole de la CMA CGM. "Le positionnement actuel de CMA CGM sur l’ensemble de la chaîne logistique limite ainsi les possibilités de développement d’un hub ouvert. (…) Soit le GPM parvient à développer un partenariat avec CMA CGM, ce qui soulève des questions de concurrence, soit le hub devient un hub ouvert, ce qui nécessite de revoir la chaîne logistique décrite. La voie est donc étroite pour faire évoluer la situation actuelle."

Un régime d’exploitation à redéfinir

Dernier point soulevé par la Cour des comptes, le régime d’exploitation du terminal à conteneurs. "À défaut d’évolution du contexte concurrentiel sur les lignes maritimes desservant l’archipel et en raison des résultats mitigés observés sur le grand projet de port et l’activité de transbordement, il est donc nécessaire de revoir les modalités de gestion du terminal à conteneurs." Pour cela, elle préconise de développer un instrument juridique avec les différents opérateurs maritimes souhaitant utiliser le terminal et d’intégrer des indicateurs de performance dans les contrats d’exploitation du terminal.

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