Fret ferroviaire : une dynamique à concrétiser dans les faits

En dépit de son importance économique, la Région Auvergne-Rhône-Alpes ne compte toujours aucun OFP dédié assurant la desserte des lignes capillaires fret de son territoire. 

Crédit photo OC
Le colloque annuel de l’AFRA a permis de confirmer que le fret ferroviaire était bien engagé dans une dynamique de croissance. 

À l’instar de la 10e édition de la Journée Fret Ferroviaire et OFP 2020 organisée quelques jours plus tôt, le colloque annuel de l’Association Française du Rail (AFRA) s’est également tenu sous une forme dématérialisée le 26 novembre dernier. Cet événement qui a rassemblé quelques 150 internautes avait pour thème cette année :"Le fret ferroviaire au cœur de la relance". Et Claude Steinmetz, président de l’AFRA, a immédiatement souligné "qu’il y a un an, le système était à l’arrêt (à cause des mouvements sociaux – NDLR). Nous l’avons relancé au travers de l’alliance 4F. L’ensemble des acteurs partagent donc la volonté de dynamiser le fret ferroviaire."

Faire rouler des trains aussi facilement que des camions

Franck Tuffereau, délégué général de l’AFRA a rappelé, pour sa part, tous les bienfaits de la loi LOM "qui impose à l’Etat de mettre sur pied un plan stratégique de développement du fret ferroviaire". Celui-ci devrait être présenté devant le Parlement d’ici la fin de l’année 2020 ou début 2021 au plus tard.

Cet engagement est d’autant plus nécessaire que la France a décroché de l’Europe au niveau de la part modale que détient le fret ferroviaire. Elle n’est que de 9 % là où celles des pays limitrophes est de 30 %. Il reste donc beaucoup de chemin à parcourir pour que "nous puissions parvenir à faire rouler des trains aussi facilement que des camions" espère Geert Pauwels, président du groupe Lineas.   

Augmenter la qualité de l'information

Nouvellement nommé au poste de président directeur général d’Euro Cargo Rail, Alexandre Gallo, a confirmé, de son côté, "les enjeux prioritaires de la saison 2 de l’Alliance 4F : accès au Réseau Ferré National (RFN), qualité des sillons, mise au gabarit P400, lequel représente un levier de croissance important, et rénovation et développement de nouveaux terminaux de transport combiné."  Tout en soulignant "l’union sacrée ayant découlé de la mise en place de l’alliance 4F." 

Denis Choumert, président de l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF), a confirmé "attendre des améliorations de l’offre tous azimuts. Cette offre doit s’adapter et être plus flexible." Alexandre Gallo souhaite répondre à cette demande "en donnant confiance. Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est la visibilité. Il nous faut donc travailler pour rendre cette offre visible et augmenter la qualité de l’information donnée aux clients."

Un déficit d’OFP

Ces clients sont appelés à devenir plus nombreux rapidement afin de se conformer aux enjeux de la transition écologique. Déjà les grands donneurs d’ordres comme Nestlé Waters ont montré la voie. Ce mouvement de report modal doit être suivi, à présent, par les autres donneurs d’ordres. 

Il reste, cependant, à mieux organiser la collaboration entre les grandes entreprises ferroviaires et les opérateurs de fret de proximité (OFP) pour accroître le maillage du territoire. Mais sur ce plan, la France a un déficit considérable d’opérateurs de fret alternatifs. Des Régions entières comme Auvergne-Rhône-Alpes ne comptent toujours aucun OFP sur leur territoire. Les Régions auront donc certainement un rôle à jouer pour favoriser la création de nouveaux opérateurs à même de reprendre des trafics via l’utilisation des lignes capillaires fret. 

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