À l’instar d’autres entreprises ferroviaires, Régiorail a été freinée dans son élan en 2020. Alors qu’elle avait prévu pour cet exercice une hausse de son activité de 12 %, elle a finalement décroché d'environ 10 %. Son chiffre d’affaires a donc été ramené à 50 M€. Ce sont encore une fois la fin des grèves SNCF, les mouvements sociaux portuaires et surtout la crise sanitaire à partir de mi-mars qui ont eu un impact défavorable sur l’activité de l’opérateur. Progressivement toutefois, le trafic s’est redressé, le changement de service de décembre concrétisant la mise en place de nouvelles relations.
Vers un retour à la normale
Concernant un trafic de gaz, la première relie le port de Lavéra à Modane. La seconde a marqué l’ajout d’une seconde liaison combiné rail-route (Vierzon/Le Havre) pour le compte du logisticien Combronde. Enfin, la dernière a concerné la création d’un service entre Ambérieu et Marseille pour le groupe Danone.
C’est à la fin de l’année 2021 que Régiorail pourrait ainsi avoir retrouvé son activité nominale. Les perspectives sont bonnes, en effet, comme le confirme Brice Devinoy, président de Régiorail : "Nous voyons bien depuis quelques mois un mouvement s’opérer en faveur du report modal. Cela devrait se traduire par la mise en service d’une nouvelle liaison Vosges/Marseille pour le groupe papetier Norske Skog. Toujours au cours du premier semestre 2021, nous prévoyons également d’accompagner le report modal de certains carriers. Nous allons donc encore accroître notre parc de locomotives en y ajoutant cinq engins supplémentaires en cours d’année. Ils constitueront un atout supplémentaire dès lors que nous profiterons du développement de l’e-commerce. Régiorail pourrait ainsi conquérir de nouveaux trafics sous la forme de nouvelles liaisons reliant des ports à des grands entrepôts logistiques."
De l’utilisation optimisée des sillons
Régiorail va également s’attacher à mieux utiliser les sillons. Elle se déclare donc déjà prête à accueillir au sein de ses convois des sections de wagons de tout autre opérateur en exprimant la demande. Cela permettra ainsi d’en optimiser le chargement. Elle fera de même si elle a des besoins sur des axes massifiés d’autres entreprises ferroviaires comme Fret SNCF.
Régiorail entend également jouer un rôle dans toute opération de consolidation que pourrait connaître le secteur. Elle pourrait donc se positionner pour racheter un de ses concurrents le moment venu.
En attendant, la société filiale du groupe américain RDC (Rail Road Development Corporation) pourrait bien étendre à nouveau son champ d’action. A la faveur de la mise en place d’un dépôt à Saint-Pierre-des-Corps (près de Tours) le 1er janvier 2021, elle dispose à présent d’une base lui permettant d’avoir des vues sur la façade Atlantique.
