Fret ferroviaire : le projet de train long franchit une nouvelle étape 

Le plus long train de fret européen a circulé sur la ligne de la Rive-Droite du Rhône au départ du triage de Sibelin le 12 avril 2014.

Crédit photo Olivier Constant  
Le projet européen de train de fret long n’est plus qu’à une étape de sa certification attendue d’ici deux ans. L’Allemagne est en lice pour devenir le premier réseau à exploiter ce type de train, dont la longueur pourra atteindre 1 500 m.

Originellement connu sous le nom de "Marathon", le projet collaboratif européen de train de fret long n’avance pas aussi vite que prévu. Tout avait pourtant bien commencé lorsque la SNCF et Réseau Ferré de France avaient fait circuler le plus long de train de fret d’Europe le 18 janvier 2014. Sa longueur de 1 476 m fut surpassée quelques mois plus tard avec un nouveau record porté à 1 524 m pour une masse remorquée de 4 036 tonnes. À cette époque-là, Fret SNCF envisageait d'exploiter ce type de trains, dès 2016, sous forme de démonstrateurs. Cinq ans plus tard, la longueur des trains les plus longs ne dépasse toujours pas les 850 mètres. 

L’Allemagne pour commencer

Devenu Marathon2Operation, le projet avance pourtant puisqu’il vient de franchir sa troisième étape. Les essais menés fin février 2021 en Allemagne ont mis en œuvre trois locomotives, dont une intercalée en milieu de convoi. La quatrième et dernière étape devrait conduire à la certification de ce type de train d’une longueur pouvant aller jusqu’à 1 500 m à un horizon de deux ans. Et c’est probablement DB Cargo qui pourrait devenir le premier opérateur à exploiter des trains de 1 000 m de long sur la relation Maschen-Pateborg. Elle opère déjà, sur ce service, les trains les plus longs d’Allemagne avec 800 m. 

Investissements limités

Côté français, "la technologie développée pour la circulation de ces trains longs pourrait permettre de faire circuler des trains plus lourds. Ainsi, les trains reliant Dunkerque à la Lorraine pourraient voir leur masse portée à 6 000/6 500 tonnes au lieu des 4 000 t actuelles", explique Armand Toubol, coordinateur technique du programme Marathon2Operation et ancien directeur du fret de la SNCF. Les investissements, dans ce cas de figure, pourraient être limités puisqu’ils ne concerneraient que les seules locomotives. 

En revanche, pour les autoroutes ferroviaires, qui deviennent rentables à partir de leur longueur maximale actuelle de 850 m, le passage aux 1 000 m (dans un premier temps) nécessiterait, en sus, quelques investissements autour des infrastructures. Les voies de dépassement devront être allongées, tout comme celles des chantiers de transport combiné. 

Compétitivité renforcée du rail 

Un nouveau saut de compétitivité pourrait être réalisé si la longueur des convois roulant à la vitesse maximale de 100 km/h est augmentée à 1 500 mètres. Car de deux trains combiné de 750 m circulant sur un même tronc commun, on ne peut en faire qu’un en les attelant ensemble. Cette opération prendrait alors moins de 10 min. Grâce à la télécommande de la seconde locomotive intercalée en milieu de convoi depuis le poste de la locomotive de tête, un seul conducteur est nécessaire. Il en résulte au global une amélioration de la productivité pouvant aller jusqu’à 30 %. 

Lorsqu’ils seront effectivement mis en œuvre, les trains longs pourraient constituer un des atouts notables pour une compétitivité renforcée du rail, l’autre progrès majeur sur lequel travaille déjà activement un consortium européen étant l’attelage automatique digital. 

Ferroviaire

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15